Recueilli sur le web ce matin 31/07 :
« C’est un ensemble d’annonces qui se sont succédées ces derniers jours qui m’a mis la »puce" à l’oreille. Prenez Vélib’, l’initiative de la mairie de Paris qui met à la disposition de ses administrés un parc de vélos. Et bien les abonnés longue durée seront suivis, pardon « pistés ». La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a dû batailler ferme pour que les données collectées ne soient conservées que cinq jours, et pas 24 mois comme prévu, et uniquement pour les abonnés au long cours. Le nom des abonnés, ainsi que les dates, heures et lieux d’emprunt et de restitution des vélos seront donc enregistrés. Evidemment, ce délai est destiné aussi à l’usager, qui pourra contester sa facture. Evidemment, la police pourra avoir accès à ces informations pour ses enquêtes. Et évidemment, la société exploitant Vélib’ utilisera ces données pour ses opérations commerciales. Comment faire d’une simple location de vélos un moyen de contribuer à notre traçabilité institutionnelle et commerciale... Un dommage collatéral qui est loin d’être unique. Le pass Navigo des franciliens garde lui aussi trace des trajets et trains empruntés, pour ne pas citer les péages ou le règlement des ses emplettes par Carte bleue, voire la carte Vitale, véritable annuaire médical personnel. Tout concourt à faire de nous un point clignotant sur une carte. Au sens propre du terme. L’été dernier, des scientifiques américains ont dressé une drôle de carte télématique de Rome. La capitale italienne ressemblait sur écran à un grand essaim de points et de flèches lumineux, représentant les mouvements de la population au bord du Tibre. Le procédé était simple : il a suffit aux chercheurs d’utiliser les signaux des téléphones portables. A chaque point correspondait un signal, donc son propriétaire. Désormais le comptage des manifestations façon vieille école, compteur des RG contre celui des centrales syndicales, a du plomb dans l’aile. Le journal télévisé annoncera le nombre de manifestations...selon Orange !
Il y a fort à parier que les signaux des portables vont devenir une donnée particulièrement courue par les autorités comme les entreprises, les premières dans un souci de sécurité, les secondes pour assouvir leur quête jamais satisfaite : tout savoir de leur clientèle. Mieux qu’un panel, plus fort qu’un sondage, plus efficace que le planning stratégique : le suivi en temps réel des déplacements (où, quand, combien de temps ?) ! Devrait suivre une avalanche de publicité ciblée et personnalisée. Autre annonce passée inaperçue, le fisc argentin va se servir des images satellites diffusées par le site internet Google Earth pour vérifier si les propriétés déclarées correspondent bien à la réalité et confondre ainsi les éventuels fraudeurs. Ici, la citation s’impose : « Big Brother is watching you ». Ces dérives n’en sont pas tant que la technologie est utilisée par des états de droit, respectueux de leur citoyens. Mais rien n’empêche les dictatures de la planète d’y trouver un moyen commode de contrôler leur population ou des entreprises malintentionnées de se renseigner outre mesure sur leur clientèle. Je reviendrai d’ailleurs sur la politique de Google en la matière.
Alors, vers une société de surveillance ? La question se pose, d’autant que la multiplication des caméras de surveillance concourt à cette impression. Mais dans une époque ou le terrorisme porte de rudes coups à nos démocraties, les partisans de ce « loft » à ciel ouvert rappelleront sans doute que ce sont précisément ces caméras qui ont permis d’identifier en Grande-Bretagne les auteurs des derniers attentats islamistes.
Petit ajout de dernière minute, j’apprends à la lecture du Figaro que les véhicules de police vont être équipés d’un GPS (localisation par satellite) relié à un système informatique appelé « Pégase ». Dans une quinzaine de villes, des opérateurs d’un nouveau genre oeuvrent déjà devant leur mur d’écrans. D’un clic, ils font apparaître à l’écran les patrouilles, les points sensibles de la circonscription, pouvant zoomer sur les lieux « chauds ». Selon les appels, ils affectent telle ou telle unité, estimant leur équipement, leur formation, leur éloignement. La police va donc gérer ses interventions un peu comme la société G7 répartit les courses de ses taxi.
Dans les villes tests, le Figaro indique que le temps d’intervention aurait été divisé par deux, et que les risques encourus par les patrouilles ont baissé drastiquement. Seulement voilà, les syndicats policiers se font méfiants, redoutant, ne riez pas, « un flicage permanent des fonctionnaires » !! "
06/08 16:38 - Yannick Harrel (Nancy / Strasbourg)
Si l’on compare les moyens dérisoires de la CNIL, et en corollaire ses nombreux dossiers (...)
01/08 12:29 - finael
Au fait Agoravox est hébergé à l’IP 87.98.222.121, en Hollande, sur un serveur OVH (...)
01/08 10:20 - finael
@ IP115 Non bien sûr (j’ai cité un cas où il y avait prescription depuis longtemps en (...)
31/07 20:20 - Forest Ent
« je te voyais plus dans la hi-tech » Je proteste. :-)) Il m’est arrivé d’exercer (...)
31/07 19:58 - IP115
« J’ai mis au jour un magnifique détournement de fonds (10 chiffres avant la virgule, en (...)
31/07 19:43 - finael
@ L’enfoiré On peut faire ce qu’on veut, même en prod, si on connait vraiment le (...)
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