Selon Le
Monde, le porte-parole de l’Élysée, David Martinon, a confirmé qu’un
engagement a bien été signé par les infirmières, comportant un renoncement à
toute procédure judiciaire en Europe contre des responsables libyens pour
tortures. La démarche a été cautionnée à haut niveau du côté européen, puisque,
selon M. Martinon, « cela avait fait l’objet d’un échange de lettres
entre l’Union européenne et la Libye. Il y a une lettre signée par Benita Ferrero-Waldner, la
commissaire européenne pour les relations extérieures, et Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des affaires étrangères »,
datant du premier semestre 2007 lorsque l’Allemagne présidait l’Union
européenne (UE).
Le renoncement des infirmières à
des poursuites judiciaires a figuré dans les discussions qu’ont eues, à
Tripoli, le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, et l’épouse du
président français, Cécilia Sarkozy. Les officiels libyens ont déclaré à
l’équipe française que les infirmières refusaient de signer le document en
question. C’est en rencontrant ensuite les infirmières que les émissaires
français ont appris qu’il n’en était rien, les prisonniers clamant au contraire
qu’ils étaient prêts à signer pour hâter leur départ de Libye. Selon l’Élysée,
les avocats des infirmières "étaient tous d’accord" pour qu’un
tel engagement soit pris. Contacté mercredi par Le Monde, l’un d’eux, le
Français Emmanuel Altit, déclare qu’il s’est rendu à
Sofia ces derniers jours, à la demande des infirmières, pour discuter avec
elles des éventuelles suites judiciaires à donner à leur détention. Aucune
décision n’a été prise à ce stade sur un recours au plan juridique, car pour
l’heure, « elles sont détruites, il faut d’abord qu’elles se
reconstruisent comme individus, après avoir tant été réduites à l’état de
jouets dans les mains des États ». L’avocat souligne qu’en aucun cas
un document signé dans des conditions de contrainte ne pourrait empêcher les
infirmières et le médecin de « faire valoir leurs droits pour que leurs
tortionnaires soient poursuivis ».
Rendons à César ce qui est à
César : selon le baromètre
mensuel TNS-Sofres / Figaro Magazine, le chef de l’Etat
est à 64%, contre 65% en juillet et 63% en juin. Pour la première fois depuis
des années, les Français sont une majorité (50%) à estimer que le rôle de la France dans le monde se renforce. 31% pensent le contraire. Ce score, qui
fait un bond de neuf points en un mois, est sans doute à mettre au crédit de
l’activisme du chef de l’État en matière internationale (Le
Figaro).
Pierre R.