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Commentaire de claude

sur Quand franchise médicale rime avec perfidie politique...


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claude claude 3 août 2007 13:35

@ fabrice,

sachant que :

- il faut 10 ans en moyenne, pour former un médecin,
- la génération issue du baby-boom ( nés entre 1945 et 1955) va arriver à l’âge de la retraite, et qu’ils forment le gros de l’effectif des médecin
- déjà dans certains services hospitaliers, il y a pénurie d’internes et de médecins : on fait appel aux médecins étrangers.
- en 2017, mathématiquement, on va se trouver en déficit de médecins.
- - dans certaines spécialités, les médecins ne sont même pas remplacés quand ils partent à la retraite : pourquoi croyez-vous qu’il faille attendre 6 mois à 1 an pour un rv chez un ophtalmo ? parce qu’il n’en est formé que 50 par an, soit moins d’un par département...

voici un article du quotidien du médecin de nov 2006., vous pourrez retrouver la confirmation de ces faits dans les statistiques insee.

http://www.quotimed.com/recherche/index.cfm?fuseaction=viewArticle&DArtIdx=378624 «  »"Les médecins galopent vers la retraite

Le corps médical vieillit : au 1er janvier dernier, il a franchi la barre des 48 ans d’âge moyen. Aujourd’hui, les médecins baby-boomers se bousculent d’autant plus aux portes de la retraite qu’ils ont été formés à une époque où le numerus clausus était fort. Pour l’instant, les entrées dans le métier, gonflées par le recrutement des praticiens à diplôme étranger, compensent les sorties - les effectifs atteignent même des records - mais le Cnom continue d’afficher des perspectives alarmantes à l’horizon 2007-2008.

INEXORABLEMENT, le corps médical vieillit. Agé en 2004 de 47,9 ans, il affiche, en 2005, 48,3 printemps - 46,2 ans pour les femmes, 49,7 ans pour les hommes -, selon le bilan démographique (« le Quotidien » du 22 septembre) que publie l’Ordre national des médecins dans son dernier « Bulletin » (1).

« Parmi les professionnels de santé, les médecins ont l’âge moyen le plus élevé », notent les statisticiens de l’Ordre qui précisent que c’est dans le secteur libéral que le vieillissement du corps médical est le plus accentué.

L’examen de la pyramide des âges des médecins en activité (voir graphique) ne trompe pas. Base étroite, évasement vers le haut : les effectifs se concentrent dans les classes d’âge comprises entre 45 et 59 ans. Une nouvelle fois - c’est le cas depuis plusieurs années, les médecins de moins de 40 ans sont moins nombreux que les plus de 50 ans. Et les cohortes de praticiens mûrs pour la retraite s’étoffent.

« Dès cette année, les générations nombreuses de médecins issus du baby-boom vont partir », commente l’Ordre. Pour ne rien arranger, ces départs « sont d’autant plus nombreux qu’ils correspondent aux générations d’étudiants ayant bénéficié d’un numerus clausus relativement élevé ». Les chiffres sont éloquents : en 25 ans, le « rapport de dépendance démographique » (proportion de retraités par rapport aux actifs), indicateur pour les experts du vieillissement d’une population, est passé de 0,06 à 0,18 - cela signifie qu’en 1979, pour 100 médecins actifs, il y avait 6 médecins retraités ; en 2005, il y en avait dix-huit.

En 2005, 3 342 médecins (sur 212 972 en activité, 207 277 pour la seule métropole) ont quitté le métier (pour cause de décès, de radiation ou, dans la plupart des cas, de départ en retraite) ; ils avaient en moyenne 58,7 ans (56,6 ans pour les femmes, 59,7 ans pour les hommes). Le Conseil national de l’Ordre (Cnom) relève que « près de 65% des femmes et près de 75% des hommes quittent l’exercice professionnel après l’âge de 60ans » et que « les cessations d’activité avant l’âge de 50ans concernent plus les femmes (21 %) que les hommes (12 %) ». En tout état de cause - et alors que la féminisation croissante de la profession (2) va logiquement peser sur les départs en retraite dans un avenir proche -, le nombre des « sorties du tableau » de l’Ordre est en augmentation de 15 % par rapport à 2004.

Fragile compensation. Pour l’heure, les « entrées » dans la profession compensent et font même plus que compenser puisqu’il n’y a jamais eu autant de médecins en France : le Cnom recense 4 644 nouvelles recrues en 2005. Mais ce chiffre est en... baisse par rapport aux années précédentes (5 098 nouveaux inscrits en 2004, plus de 6 200 en 2000). La chute, explique l’Ordre, « est essentiellement liée à la forte diminution des procédures de régularisation de la situation des médecins diplômés hors de l’Union européenne. Ceux-ci représentent, en 2005, 2,6% des nouveaux inscrits (soit 118 personnes) contre 25% en 2000 (1 559 médecins) ». Alors que le gouvernement s’efforce de réglementer les conditions de travail de ces médecins dans le système de soins français (voir encadré), le Cnom insiste dans son « Bulletin » : « Le fort recrutement de médecins à diplôme étranger depuis une dizaine d’années » a permis de « repousser » une crise démographique qu’il continue de pronostiquer pour 2007-2008. Car les années passent, mais la thèse de l’Ordre ne varie pas, qui annonce, faute d’un rapide relèvement à 8 000 du numerus clausus, des perspectives inquié- tantes en matière de renouvellement de la médecine générale (et plus largement du secteur libéral tout entier), de fragilisation de certaines spécialités et d’accentuation des inégalités géographiques d’accès aux soins. Sur ce point, les incitations à s’installer dans les zones sous-médicalisées en cours de redéfinition (voir ci-dessous) méritent, selon l’Ordre, plus de publicité. « Il convient, explique-t-il, d’assurer la diffusion de cette information auprès des professionnels concernés et de compléter les dispositifs par des actions de développement local. »

> KARINE PIGANEAU

(1) Numéro d’octobre, chiffres au 1er janvier 2006 également disponibles sur le site www.conseil-national.medecin.fr. (2) Pour la troisième année consécutive, les femmes sont en 2005 plus nombreuses que les hommes à entrer dans la profession : elles représentent 53,2 % des nouvelles inscriptions à l’Ordre.

Le recrutement des médecins étrangers au « JO »

Tandis que les mesures dérogatoires permettant de régulariser les médecins à diplôme étranger déjà présents dans les hôpitaux français est en cours d’examen parlementaire (« le Quotidien » du 27 octobre), un décret paru le 31 octobre au « Journal officiel » précise les conditions de recrutement et d’autorisation d’exercice des nouveaux arrivants (médecins mais aussi dentistes, pharmaciens, et sages-femmes). La procédure, qui existe depuis mars 2005, reste un concours décliné en trois temps (vérification des connaissances fondamentales, vérification des connaissances pratiques, épreuve écrite de maîtrise de la langue française). Reçus, les praticiens exercent, sauf s’ils peuvent justifier d’une expérience antérieure, des fonctions hospitalières pendant trois années en tant qu’assistant avant d’obtenir (ou non) une autorisation d’exercer la médecine qui vaut aussi pour la ville.«  »

Le Quotidien du Médecin du : 03/11/2006

- et quoiqu’il en soit, les études de médecine n’ont pas l’aspect d’une agréable promenade de santé, où l’on se tourne les pouces !

http://www.quotimed.com/recherche/index.cfm?fuseaction=viewArticle&DArtIdx=375592

«  »"Le Pcem1, toujours plus dur, toujours plus couru

Redoutée pour sa sélection draconienne, subjuguante par son ambiance folklorique et son caractère prestigieux, la première année de médecine séduit chaque année davantage de candidats. Ils seront cette année plus de 46 600 à briguer les 7 000 places ouvertes en deuxième année.

DEPUIS DES DÉCENNIES, les études de médecine fascinent les bacheliers. Dans l’imaginaire collectif, la première année est difficile, sa sélection rigoureuse, la quantité de travail qu’elle exige est impressionnante, son ambiance est particulière et pourtant ils sont chaque année plus nombreux à tenter leur chance. Selon les chiffres collectés auprès des services de scolarité des facultés par l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), plus de 46 600 étudiants se sont inscrits pour l’année universitaire 2006-2007*. Les inscriptions n’étant pas closes dans toutes les universités, le total devrait avoisiner 48 000 d’ici à la fin du mois.

« Beaucoup d’étudiants s’inscrivent aujourd’hui en Pcem1 en croyant que l’augmentation du numerus clausus va faciliter leur passage en 2eannée, explique Anthony Cottret, ancien chargé de mission de l’Anemf,qui a réalisé avec trois étudiantes bordelaises des fiches pratiques sur la première année disponibles sur le site Internet de l’association, www.anemf.org. Une hausse du numerus clausus ne rend pourtant pas les choses plus faciles. Une augmentation de 1000places sur la France entière ne donne au final qu’une augmentation d’une dizaine de places par fac. Et l’annonce d’une hausse du numerus clausus entraîne automatiquement une forte augmentation des inscriptions en P1. Au final, il y a donc plus de places mais également plus d’inscrits, donc, le pourcentage de reçus reste sensiblement le même, voire diminue. »

Si le numerus clausus reste à hauteur de 7 000, comme l’a annoncé le ministre de la Santé, le taux d’étudiants reçus approchera les 14,6 % en 2007. La réussite au concours de P1 sera donc plus difficile encore en juin prochain qu’elle ne l’était en 2006 (16,35 %). La motivation des candidats, autant que leurs capacités de travail, sera donc essentielle. Il en faut dans certaines facultés, pour prendre place dans un amphithéâtre bondé, trouver un livre à la bibliothèque universitaire ou apprendre les dizaines de polycopiés distribués quotidiennement par les professeurs. Et continuer à ce rythme, jour après jour, pendant dix mois. L’abnégation est aussi nécessaire en début d’année quand l’ambiance est la plus folklorique, que retentissent les chansons paillardes et que volent au-dessus des bancs de l’amphi boulettes et avions en papier. Cette ambiance et la pression des redoublants est parfois mal vécue par les primants. « Beaucoup de rumeurs courent sur la mentalité en P1 : esprit concours, mesquinerie, coups bas, tout y passe... Un petit éclaircissement s’impose, explique Anthony Cottret. En P1, tout le monde ne pense pas qu’à voler les cours de son voisin ! La première année est un concours qui nécessite de donner le meilleur de soi, pas de se battre contre les autres ! »

Une course de longue haleine. Quels sont les secrets de la réussite en P1 ? « Il n’existe pas de méthode absolue de travail, explique Anthony Cottret. Tout dépend du type de mémoire de l’étudiant, de sa vitesse de mémorisation, de ses facilités. Si cette méthode a fait ses preuves au bac, il aura bien sûr intérêt à la garder. » Pour s’assurer de meilleures chances de réussite au concours, une grande majorité des étudiants en première année est inscrite aux tutorats de la faculté ou dans des prépas privées. Ces « boîtes à bac », parfois coûteuses, contraignent les étudiants à venir à toutes les colles. Après chaque « tour de colles », un classement leur est remis et un double est envoyé aux parents. Les étudiants doivent aussi se décider à réviser à la maison, à moins qu’ils ne deviennent adeptes de la bibliothèque universitaire - quand elle n’est pas bondée et bruyante - pour être tenus éloignés de tout élément éventuel de distraction (télévision, ordinateur...).

Difficile de trouver le juste milieu. Face au rythme imposé par la formation, les étudiants sont amenés à vivre des périodes de doute et à envisager parfois d’abandonner en cours de route. « La première année est une année qui ne ménage personne du point de vue psychologique. Il n’est pas facile de consacrer un an rien qu’à ses études en diminuant drastiquement sorties et loisirs. A chacun de trouver un exutoire, en s’accordant de temps en temps un après-midi pour se faire plaisir et oublier le temps de quelques heures l’anatomie. » La première année est aussi parfois à l’origine d’excès. Dans un souci de performance, des candidats sont tentés de prendre des médicaments pour lutter contre la fatigue, la perte d’énergie, l’excès de stress ou les problèmes de concentration. Dans une enquête menée auprès de 104 étudiants de la faculté de médecine de Nancy par Patrick Laure, chercheur au laboratoire Stress et Santé de l’université de Reims, 58 % ont reconnu avoir consommé des produits pour obtenir de meilleurs résultats. Le sommeil est en effet considéré comme une perte de temps par certains étudiants, dont les témoignages évoquent jusqu’à la prise de psychotropes ou d’amphétamines.

Réussir sa première année impose également de gérer la période d’examens et d’éventuels mauvais résultats lors de la première session de janvier. « Les primants ne doivent jamais baisser les bras, explique Anthony Cottret, car, s’ils laissent tomber rapidement, ils resteront au même niveau l’année suivante, sans l’avantage de l’avance dans les cours ! »

Pour une grande majorité d’étudiants, le Pcem1 va néanmoins se solder par un échec et nécessiter une réorientation. Les équivalences sont encore peu nombreuses, mais l’ouverture de passerelles vers d’autres filières est étudiée par le gouvernement dans le cadre de l’adaptation des études médicales au cursus du LMD. Pour éviter que ne s’amplifie le gâchis humain de l’impitoyable première année.

> CHRISTOPHE GATTUSO

* Le « Quotidien » du 20 septembre

Article publié dans « Le temps de la Médecine » - « Le Quotidien du Médecin » du 21/09/06 «  »"


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