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Commentaire de Pierre R. - Montréal

sur Le boulet libyen à la cheville de Nicolas Sarkozy


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Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 3 août 2007 14:48

Dans une entrevue diffusée par Challenges.fr, Jérôme Lambert, député de la troisième circonscription de Charente, vice-président du groupe d’études à vocation internationale sur la Libye, donne son point de vue :

Certains éléments mis en avant, par le fils de Mouammar Kadhafi notamment [qui a déclaré que "l’affaire militaire" était au cœur des négociations, ndlr], mettent mal à l’aise le gouvernement et Nicolas Sarkozy. Et ce même si les paroles du fils de Kadhafi constituent une simple vengeance. En effet, l’accord initial stipulait que les infirmières et le médecin devaient être remis aux autorités bulgares et purger une peine de prison. Or, tout naturellement, le président bulgare les a graciés, ce qui a représenté une trahison de la France et de la Bulgarie aux yeux des autorités libyennes. Celles-ci ont donc voulu se venger.

Quant à savoir si la libération des infirmières bulgares et du médecin passait par des accords commerciaux sur les armes ou encore le nucléaire, on peut légitimement en être persuadé. C’est le principe même de la diplomatie que de trouver des ententes préalables. Seulement, il s’avère que ces ententes, le gouvernement avait tout intérêt à les dissimuler. Comment justifier, en effet, que la France fournisse des armes à un État terroriste et à un dictateur comme Kadhafi ?

Actuellement, la Libye est un pays où il n’y a plus d’otages. Mais cela ne veut pas dire que sur le plan éthique, il ne faille pas se méfier. Malgré tout ce que l’on peut dire, Kadhafi est un dictateur. Depuis les années 70, il a entraîné nombre de terroristes et à même posé des bombes lui-même. Forcément, les interrogations quant au commerce d’armes avec un tel régime sont légitimes.

Mais il faut aussi être réaliste. Le commerce international ne s’est jamais trop embarrassé des droits de l’homme, ni du respect ou non des conventions internationales par ses clients. Pour être honnête, s’il le faisait, la très grande majorité des accords commerciaux n’auraient jamais existé. Et même si on n’a rien à craindre de la Libye puisque, quoi que l’on dise, la vente de missiles Milan ne bousculera pas l’équilibre de la région, il existe tout de même un risque réel quant au terrorisme, par exemple.

Je ne pense pas qu’il soit judicieux de fournir des missiles anti-chars au plus vieux dictateur au monde, qui, en outre, s’est déjà illustré dans des actes terroristes envers l’Occident. Aussi bien sur le plan éthique et humain que sur le plan symbolique, on envoie un mauvais message au reste du monde en faisant cela.

Pierre R.


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