@lambertine. D’abord merci de continuer la discussion.
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Sur « profession de foi » : ce sont donc vos expériences personnelles et dans votre entourage qui vous font dire que les accouchements sont dangereux, si je comprends bien.
Cette position, lorsqu’elle influe sur des décisions qui vous concernent vous et votre famille, mérite d’être considérée et respectée.
Ce que je récuse, c’est que la même démarche soit appliquée pour prendre des décisions sur les politiques de soins.
Je ne m’attends pas à ce que les décideurs fondent leurs décisions sur leurs propres perceptions.
Je m’attends à ce qu’ils fondent leurs décisions sur des faits, attestés, mesurés, vérifiables - et heureusement critiquables, mais critiquables avec des arguments, pas des sentiments.
La position politique « aucune grossesse n’est à bas risque, tout accouchement doit avoir lieu près d’un bloc opératoire » peut être discutée selon cette méthode de confrontation de faits mesurés.
Mais pour pouvoir même imaginer que cette affirmation puisse être remise en question dans le cadre d’une démarche scientifique, juste pour envisager de se poser la question, il y a des certitudes ancrées à bouleverser, ces certitudes qui disent que plus de médicalisation est forcément plus sûr que moins de médicalisation.
Moi, ça m’a pris deux ans. Deux ans pour arriver à envisager que, statistiquement, l’hôpital (pour des grossesses à priori normales) ne soit pas forcément plus sûr que hors l’hôpital.
Après, on peut se battre à coup de statistiques pour savoir si c’est vrai ou pas, pourquoi et dans quelles conditions. On peut se battre à coup de cas pour savoir si unetelle serait morte en accouchant à domicile, ou si, pour celle qu’on a sauvé de justesse à l’hôpital, tout se serait bien passé ailleurs.
Ce n’est pas la difficulté principale. La difficulté, à mon sens (ou pour moi) c’est vraiment d’imaginer que la question puisse être posée.
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Sur idéalisation de l’accouchement naturel, refus des médicaments :
Rien de cela dans ma démarche. Je souhaite le respect du choix des parents dans le cadre d’une politique publique dont les décisions sont fondées sur des faits.
Les médicaments que je refuse sont ceux administrés en routine hors considération de mon cas personnel, ou utilisés pour des contraintes non médicales.
Vous aussi, j’imagine.