Scénario
Intérieur jour, ambiance glauque, mobilier de bureau défraîchi, cendrier rempli de bâtons de sucettes, d’emballages de patchs anti-tabac et de chewing-gums à la nicotine. Pourtant, l’atmosphère paraît curieusement enfumée.
Le chef est affalé dans son fauteuil, pieds sur le bureau, ordinateur portable sur les genoux et rumine son chewing-gum en visionnant distraitement une vidéo « coquine » franchouillarde à souhait dans le style « apaches », air de musette et dialogues canailles en argot désuet.
Un agent en uniforme fait irruption. Il porte un badge « I love my President » et sa matraque est entaillée à la manière des crosses de colt .
L’AGENT : (haletant) Chef, chef... Je viens de démasquer la nouvelle Anti-France !
LE CHEF : (coupe le son de la vidéo au moment où on entend « Oh oui, mon Paulo, montre moi ta grosse matraque ! ». L’agent rougit). Vous délirez Paulo ! Euh... Laburette. Excusez-moi, j’étais sur une enquête... Vous délirez Laburette !
L’AGENT : Non chef, sauf vot’ respect chef ! Avec les collègues, on a infiltré les sites gauchistes chef, et on a appris des trucs...
L’ anti-France n’est plus un chinois habillé en smoking qui parle avec l’accent allemand en fumant des américaines, chef !
LE CHEF (bondissant sur ses pieds et rattrapant de justesse son portable qui, sous le choc, se remet à émettre des sons douteux auxquels il met fin en arrachant rageusement les fils du haut-parleur) : Eh bien, parlez mon Paullo ! Laburette ! Qui est-ce ?
L’AGENT : un dénommé Cabanel, chef, Olivier de son prénom, et artiste de surcroit !
LE CHEF (accablé) : Un artiste... J’aurais dû m’en douter ! J’espère au moins qu’il ne bénéficie pas des indemnités d’intermittent... Quel genre d’artiste ?
L’AGENT : Du genre qui écrit chef... Les pires !
LE CHEF : Ah les chiens... On les envoie à l’école, et après, ils écrivent... Mais dites-moi Paulo, euh, Laburette, qu’est-ce qui vous fait dire qu’il est la nouvelle Anti-France ?
L’AGENT : Facile, chef ! Y’a qu’à voir ses articles : y se moque de « Travailler plus pour gagner plus », chef ! Alors qu’il est question que ça remplace « Liberté, Egalité, fraternité » et que ma femme l’a déjà brodé au point de croix sur l’oreiller du petit pour l’édification des futures générations chef ! Et aujourd’hui, il sape le moral des bons français en prétendant qu’on est les champions dans des trucs débiles, chef !
LE CHEF : Champions dans des « trucs débiles » ? Quels « trucs débiles » ?
L’AGENT : Ben, euh... On a pas trop compris. Heureusement, la femme de ménage a son fils à l’ ENS et elle l’a fait venir. Il a réussi à nous expliquer que c’était pas gentil pour les Français.
LE CHEF : Et vous n’avez rien fait ?!?!
L’AGENT : Mais siiiiii, chef ! On a répondu. Sauf que les gauchistes y font rien qu’à se moquer des fautes d’orthographe, alors bon... C’est dur, aussi... (Il se détourne en se dandinant et verse une larme, puis étouffe un sanglot).
LE CHEF : (se lève et tapote affectueusement l’épaule de Laburette) Allons, allons... Vous avez fait votre devoir, à votre niveau...
L’AGENT : (la voix entrecoupée de sanglots et de reniflements) Heu... Heu... Heureusement (snif), il...il...il y a encore des papa...papa... papatriotes !!! Car le Caca...caca...cacabanel ne recueille fort heureusement qu... snif qu... qu’un léger pourcentage favorable...
LE CHEF : C’est encore trop ! Tout cela nous dépasse, Paulo ! Euh... Laburette ! Il ne nous reste qu’à faire appel à... SUPER DUPONT !!!
L’ AGENT (sidéré) : NON !!! Pas LUI !!!
LE CHEF (rassurant et résigné) : Si !
Un rai de lumière s’insinue par la lucarne poussiéreuse et illumine le modeste bureau d’un éclat aveuglant. Au centre d’un halo étincelant, le Super-Dupont 2007 porte un costume Prada, une chemise en vichy, et les cheveux ondulés gominés en arrière La moustache a disparu mais il arbore des canines aiguisées. Plus de charentaises, mais des chaussures de « Drag Queen » qui lui font prendre 15 cm. A la place du « SD » de Super-Dupont, on peut voir un « SS », pour « Super Sarko » agrémenté d’un portrait de Bush lisant un livre d’enfant à l’envers, hommage à l’anti-intellectualisme.
L’AGENT : (agenouillé) Cépadieupossib’.
LE CHEF : C’est moi que je vous ai fait appeler !
SS : (un Double cheese dans une main, et un coca dans l’autre) Je ne l’oublierai pas ! Et il y aura toujours des cacahuètes au chaud pour vous chez moi !
Accolade virile, rires, fondu enchaîné sur le Mont Rushmore (avec NS incrusté dans l’image à la place du c... qui a aboli l’esclavage, déstabilisant par le fait tout un système économique qui avait pourtant fait ses preuves, enfin, je veux dire, si on est pragmatique, hein... ), et en fond sonore « On a tous en nous quelque chose de Sarkozy », par Jauni, en passe de remplacer la Marseillaise dont le refrain sur « un sang impur » continue d’effaroucher autant les gauchistes, les défenseurs des animaux , que les émigrants d’Europe de l’est qui le prennent au premier degré.
Bonne soirée à tous !
19/08 01:24 - Edgar
« des lubies sovieto-markistes »... ah. Certains ne prennent pas d’anti-dépresseurs mais (...)
09/08 11:00 - Zygomar
Dans votre palmarès vous avez oublié ou omis quelques uns de nos titres de gloire qui peuvent (...)
09/08 10:08 - Fred
Je suis assez d’accord, nous sommes assez forts pour dire aux autres ce qu’ils (...)
09/08 00:29 - Djanel
« ...se chie dessus... » vous manquez de vocabulaire pour être aussi vulgaire. Vous auriez pu (...)
09/08 00:13 - Djanel
Les nitrates, c’est dans le pipi qu’on les trouve sous forme d’urée.
08/08 23:14 - Barbathoustra
les autres sont à la traine en écologie les autres se gavent de médocs les autres ont des (...)
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