@marc qui nous dit : Une question, peut-être ( sans doute ) idiote : l’oxydation de l’hydrogène s’est produite dans la nature et a demandé de l’énergie mais ce n’est pas l’homme qui l’a fournie. La dissociation en question dans ce fil devrait en effet produire la même quantité d’énergie, dés lors utilisable, ...
Un préliminaire : il n’y a pas de question idiote, par contre, il peut y avoir des réponses idiotes.
En fait, c’est le contraire qui se produit : l’oxydation dégage de l’énergie, pensez que dans un fourneau, on brûle du charbon, c’est à dire que l’on oxyde le carbone contenu dans le charbon, pour dégager de l’énergie calorifique. La réduction (dissociation), au contraire demande un apport d’énergie. Dans le cas du charbon, ce sont les fougères arborescentes de l’ère secondaire, qui ont opéré cette dissociation à partir du CO2 atmosphérique en utilisant l’énergie solaire par le biais de la photosynthèse.
@funram qui nous dit :...nous autres physiciens. ...
Pourquoi ne pas parler d’un autre modèle tout aussi pratique et théorique que cette loi ? Ce modèle ? La formule de physique la plus connue du monde : E=mc². Cette loi, autrement appellée loi de la relativité générale, sous-tend que l’énergie et la matière sont équivalentes, et donc que l’on peut changer de l’énergie en de la matière, et vice-versa, avec un quota de c². C’est exactement ce que fait une bombe nucléaire, au passage.
Il m’étonnerait vraiment beaucoup que vous soyez physicien, parce que vos connaissances en la matière me paraissent, pour le moins, assez particulières.
La relation de : E=mc² n’a que très peu de chose à voir avec la relativité restreinte ou générale. Einstein a fait bien d’autres travaux que ceux liés à la relativité. Cette relation exprime simplement la conservation du couple matière-énergie. Relisez une peu mon message plus haut, vous verrez que je fais mention de ce principe physique.
De toute façon, nous parlons de deux choses totalement différentes :
1) Des réactions de type chimiques : oxydo/réduction (ou plus, plus simplement combustion/dissociation) qui se passent au niveau de l’atome et plus spécialement au niveau des couches d’électrons entourant le noyau.
2) Des réactions que l’on va dire, pour simplifier, physiques : fission/fusion de noyaux d’atomes. Qui se passent au niveau subatomique, au niveau du noyau, c’est à dire, dans un monde environ 1000 fois plus petit (je dis plus petit, toujours pour simplifier des notions assez complexes) et qui n’a rien à voir avec le monde du niveau atomique.
Ces réactions physiques sont de deux ordres :
a) Des réactions de fission : on « casse » un noyau d’un élément lourd (uranium ou plutonium par exemple). La masse totale des produits de fissions (plusieurs noyaux d’atome plus légers) est légèrement inférieure à la masse du noyau initial, la différence a été convertie en énergie électromagnétique. C’est cette réaction qui est exploitée dans la bombe atomique (hélas) et dans les centrales nucléaires actuelles. Elle génère des produits de fissions radioactifs à très longue durée de vie : les fameux déchets nucléaires dont il faut bien reconnaitre que l’on ne sait pas trop quoi en faire et que, surtout, ils représentent un très grand danger potentiel (je ne travaille pas dans le domaine de l’énergie nucléaire, je suis donc totalement libre pour le dire).
b) Des réactions de fusion : on fait fusionner des noyaux d’atomes légers (par exemple : hydrogène, deutérinum, tritium ...) pour obtenir un noyau plus lourd (par exemple hélium). La masse du noyau lourd est un peu plus faible que la somme des masses des noyaux initiaux, ici encore, la différence a été convertie en énergie électromagnétique. C’est cette réaction qui est exploitée dans la bombe dite thermonucléaire ou bombe H (hélas). C’est également ce type de réaction que l’on se propose de domestiquer dans le cadre du projet ITER.
Mais la gageure est d’importance : il faut au moins trois conditions simultanées pour entretenir une réaction de fusion : une température de plusieurs centaines de millions de degré pendant un temps relativement long avec une densité de matière assez importante. Actuellement, nous ne savons faire que deux conditions simultanément. Les recherches seront certainement assez longues (sauf erreur, on parle de 40 ans pour ITER).
À mon avis, la maîtrise de la fusion est l’avenir en ce qui concerne l’énergie, matière première quasiment inépuisable (eau), impossibilité de réaction en chaîne incontrôlée (il suffit de supprimer l’une des conditions de la fusion), pas de déchets radioactifs ou des déchets ayant une durée de vie de quelques minutes.
Je ne comprends pas que les recherches sur le sujet ne soit pas plus importantes. Ou, plutôt, je le comprends trop bien : les gens qui ont investis des sommes colossales dans les centrales nucléaires classiques n’ont aucunement l’envie de voir leurs installations périmées avant d’être rentrés dans leurs fonds et comme c’est un lobby assez puissant ...
[mode_ironique] Après tout, les déchets, cela ne nous concerne pas, après nous, le déluge. Nos descendants des 1000 à 2000 générations suivantes trouveront bien un moyen de s’en occuper ![/mode_ironique]