Bonjour,
Je pense qu’il faut recadrer le débat, et bien comprendre les choses.
Il me semble, que « la communauté noire » ici est bien trop englobant et généralisant. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’associations afro-américaines. Donc parler de « la » communauté noire, si tant est que cela existe, est impropre.
Ensuite, le sujet n’est pas de se demander si, oui ou non, Capcom et Jun Takeuchi (producteur de la série) sont racistes. Car cela est vain et abscons, puisque cela n’est, bien évidemment pas le cas.
Le problème se situe ailleurs, j’ai vu le trailer et les screenshots du jeu. Et, effectivement, avec notre prisme culturel et idéologique, notre background historique ; ces images suscitent chez moi un malaise. Je n’irai pas crier au racisme, non.
Cependant, je m’interrogerai positivement sur le sujet. Effectivement, lorsque les zombies étaient « blancs » cela ne choquait pas. Soit.
Mais l’on pourrait objecter que le héros lui-même est blanc. Et si le héros avait été noir ? Qu’en aurait-il été ? Après tout le jeu se déroule en Afrique...Toutes ces questions ne sont pas vaines, loin de là. Elles ne doivent pas être balayées d’un revers de main, elles doivent juste être prises avec discernement.
Je suis un otaku depuis près de 20 ans, je suis né avec ce média à telle enseigne que j’en ai fait mon métier. Et n’en déplaise à certains ignares, cette forme d’expression peut se sublimer pour atteindre le rang d’Art ; les exemples sont nombreux (Okami, ICO, Shadow of the colossus, etc....Que des productions japonaises, tiens donc...). Après cela reste, certes, une question de goûts.
Et pour reprendre un intervenant, effectivement, le véritable sujet n’est pas le racisme mais la façon dont nous le minimisons ou au contraire dont nous l’amplifions. Et si cela surgit par l’entremise d’un studio de développement de jeux vidéo japonais ; cela en dit long sur les non dits, les omissions, les hypocrisies sur le sujet de par chez nous.
Cela prouve encore que le média du jeu vidéo, sera de plus en plus porteur de nos fantasmes, de nos peurs, de nos travers ; et qu’il sera, est déjà, porteur d’idéologie, de point de vue politique, de regard sur le monde. En un mot il suscitera encore la polémique, ce qui est bon signe puisqu’il se démocratise.
Peut être cela nous apprendra-t-il plus sur nous même.