bonjour,
sans vouloir défendre hergé et ses préjugés, ils s’inscrivait dans l’air du temps : celui des expos coloniales, et de leurs « zoo humains ».
ces épisodes peu glorieux de notre passé colonial sont soigneusement passés sous silence dans nos livres d’histoire. je l’ai appris parce que karembeu avait refusé de chanter la marseillaise, parce que son grand-père avait été exposé comme « un bon sauvage ».
néanmoins cet étudiant doit certainement rechercher de « substantiels subsides » pour venger l’honneur de ses ancêtres... c’est beaucoup de bruit pour rien. il suffirait d’une mise en garde, resituant l’album dans son contexte de l’époque en avant-propos, pour que les esprits chagrins cessent leur manège imbécile : sinon, il va falloir interdire jules vernes, jean de brunhoff (babar), voltaire, montesquieu, Margaret Mitchell,la case de l’oncle Tom par Harriet Beecher Stowe...
ces livres doivent être un témoignage d’une époque révolue et un enseignement afin que pareille situation ne puisse revenir.
sur les zoos humains, l’article du monde dipomatique d’août 2000 :
- http://www.monde-diplomatique.fr/2000/08/BANCEL/14145.html
« » "Les zoos humains, expositions ethnologiques ou villages nègres restent des sujets complexes à aborder pour des pays qui mettent en exergue l’égalité de tous les êtres humains. De fait, ces zoos, où des individus « exotiques » mêlés à des bêtes sauvages étaient montrés en spectacle derrière des grilles ou des enclos à un public avide de distraction, constituent la preuve la plus évidente du décalage existant entre discours et pratique au temps de l’édification des empires coloniaux.
« Cannibales australiens mâles et femelles. La seule et unique colonie de cette race sauvage, étrange, défigurée et la plus brutale jamais attirée de l’intérieur des contrées sauvages. Le plus bas ordre de l’humanité (1). » (...)
(...)Sous l’influence « bénéfique » de la France des Lumières, de la République colonisatrice, les « indigènes » sont replacés au bas de l’échelle des civilisations, alors que la thématique proprement raciale tend à s’effacer. Les villages nègres remplacent les zoos humains. L’indigène reste un inférieur, certes, mais il est « docilisé », domestiqué, et on découvre chez lui des potentialités d’évolution qui justifient la geste impériale.
Cette nouvelle perception de l’autre-indigène trouvera sa plus grande intensité lors de l’Exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931, qui, étendue sur des centaines d’hectares, est la mutation la plus aboutie du zoo humain sous couvert de mission civilisatrice, de bonne conscience coloniale et d’apostolat républicain.
Les zoos humains constituent ainsi un phénomène culturel fondamental - et jusqu’ici totalement occulté - par son ampleur mais aussi parce qu’il permet de comprendre comment se structure le rapport que construit alors la France coloniale, mais aussi l’Europe, à l’autre. De fait, la plupart des archétypes mis en scène par les zoos humains ne dessinent-ils pas la racine d’un inconscient collectif qui prendra au cours du siècle de multiples visages et qu’il est indispensable de déconstruire (9) ? « » "
voir aussi :
- http://pageperso.aol.fr/bottomcircle/Expo-1931-page-2.html
- http://www.herodote.net/dossiers/evenement.php?jour=19310506
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Exposition_coloniale
- http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/08/25/2840733.html
- http://www.marianne-en-ligne.fr/dossier/e-docs/00/00/60/0C/document_article_dossier.phtml?cle_dossier=24593
- http://svr1.cg971.fr/lameca/dossiers/biguine_paris/biguine02.htm