Merci pour cette bonne intervention. Personne n’a jamais défendu la perfection du capitalisme, et je suis le premier à en constater les défauts. De plus, j’abonde dans votre sens : il existe différentes formes de capitalisme, du capitalisme socialiste version chinoise, avec son lot d’horreurs sur le plan humain et environnemental, au capitalisme plus libéral version anglo-saxonne en passant par le capitalisme d’Etat à la Française.
L’aplatissement du monde (Cf « La terre est plate », excellent ouvrage sur la question) bouleverse la donne. Les capitaux circulent de plus en plus librement, en traversant les frontières, en contournant légalement le réseau des banques (et parfois des fiscalités nationales) et en allant vers toutes sortes d’investissements, jusqu’aux plus risqués.
La purge actuelle va faire mal, je crois qu’elle n’en sera pas moins surmontée. Rappelez-vous la naissance des junk bonds, qui ont permis à des projets bien ficelés mais peu orthodoxes pour les banques, de recevoir des sommes considérables d’investisseurs séduits. La révolution du capitalisme américain des années 80 doit certainement beaucoup à ces innovations financières. Il y a eu une grosse crise, une purge avec des faillites et une recomposition du paysage bancaire US. La révolution a tout de même eu lieu, et les junk bonds n’ont pas non plus disparu.
Le niveau élevé de consommation des Américains, en partie grâce au crédit facile, va peut-être se calmer avec cette crise. Mais ce n’est pas certain, surtout si cette crise n’a pas d’effets durables sur l’économie mondiale. Surtout que les discours alarmistes datent des années 90. De l’eau a coulé sous les ponts depuis, pas sûr que les Américains regrettent.
Bref, les déséquilibres existent. Leurs effets peuvent être douloureux. Je ne suis pas certain qu’ils suffiront, à court terme, pour changer la marche du monde.