@Aurélien.Dans ces conditions, vous devez être extrêmement inquiet quand vous vous promenez sur un site granitique ?Ou à proximité d’une centrale à charbon, qui vous crache du radon toute la journée ? J’en suis malheureux pour vous.
La théorie des faibles doses à laquelle vous vous référez est comme son nom l’indique une théorie : elle prétend que la radioactivité produit des effets irréversibles sur la santé aussi petite que soit la dose reçue.Pour faire une comparaison, une telle théorie appliquée aux dangers du tabac signifie qu’il y aura autant de morts par cancers du poumon dans une population d’1 million de personnes fumant une cigarette par jour et dans une population de 10 000 personnes fumant 100 cigarettes par jour. Pourquoi cette théorie ? Eh bien parce qu’étant donné leur faiblesse il est impossible de déterminer statistiquement les effets des faibles doses sur la santé !Il n’existe pour l’instant aucune méthode pour démontrer la validité de cette théorie, et de toutes façons les effets des faibles doses sont très faibles puisqu’ils sont inférieurs aux marges d’erreurs des études statistiques. Plutôt que de faire votre opinion à partir d’articles du Figaro ou d’ailleurs de quelque journal que ce soit, à cause de l’insignifiance des connaissances dans ce domaine comme dans d’autres d’énormément de journalistes dits « scientifiques »( la plupart comme je l’ai constaté ne sont pas capables de faire la différence entre un watt et un watt-heure !), demandez plutôt l’avis de médecins de médecine nucléaire. Vous trouverez des textes sur le sujet par l’Académie de Médecine.Un ouvrage intéressant est celui de Jean-Claude Artus, médecin du nucléaire « Les tribulations du professeur au pays du nucléaire » 2005 aux Editions Sauramps médical.Il est significatif que ni les antinucléaires, ni les journalistes qui écrivent ce genre de balivernes ne citent de médecins nucléaires à la barre des témoins !Ils ne veulent pas courir le risque d’être contredits !
La Commission Internationale de Protection Radiologique ( CIPR) utilise cependant la théorie des faibles doses en vertu du principe de précaution avec le raisonnement suivant : si finalement il était exact que les faibles doses aient un effet sur la santé, si petit soit-il,limitons l’exposition à une valeur suffisamment faible pour que le risque ainsi calculé soit extrêmement faible. On applique une proportionnalité entre la dose et l’effet, le coefficient actuellement retenu par cette instance internationale est de 0,05 cancer mortel par personne-Sievert. On a ainsi fixé à 20 Sv par an pendant 5 ans la dose maximale à laquelle peuvent être exposés les travailleurs du nucléaire en France.
Les antinucléaires militants ont transformé cette théorie en certitude, mais ne se sont jamais donné le mal d’une démonstration ( il faut reconnaître qu’ils auraient bien du mal car personne n’y a réussi).Ils n’en ont d’ailleurs pas besoin, puisqu’ils trouveront toujours suffisamment de gens pour les croire. Mais ils ont de plus trafiqué les coefficients, car avec ceux de la CIPR, cela n’aurait pas suffi pour frapper l’opinion. C’est ainsi que dans les calculs que certains d’entre eux ont fait sur Tchernobyl,le coefficient utilisé est de 50 fois supérieur à celui de la CIPR. Là où la ficelle est visible,c’est qu’avec de tels coefficients la radioactivité naturelle devrait être à elle seule responsable en France d’un nombre de cancers mortels supérieur à la totalité de cancers mortels constatés ( et , ironiquement, il n’y a pas besoin de la théorie de faibles doses pour calculer de tels effets !).Mais très peu de gens se donnent la peine de faire ces calculs qui ne sont pourtant que de simples règles de trois, et surtout pas les militants antinucléaires de base et les journalistes !