Bonsoir à tous.
D’abords, je voulais rappeler qu’un comportement addictif ne devient « pathologique » qu’à partir du moment où il prend le pas sur les autres au point de négliger jusqu’à ses besoins élémentaires (manger, dormir...). L’auteure le dit très bien.
Ensuite, il faut faire la différence entre passion et addiction. Une passion épanouit, enrichit, et on prend plaisir à la faire partager. Une addiction sert à fuir quelque chose, enferme, isole.
Quand peut-on savoir qu’une passion se transforme en addiction ? Quand elle empêche de vivre en prenant toute la place. Or un être humain est un « animal social », et pour prendre sa place dans la société, il doit en permanence communiquer et interagir avec les autres et avec son environnement.
Et malheureusement, il est très rare que la prise de conscience se fasse par le sujet lui-même. Tous les addictifs passeraient par une période de déni, et ce, quelle que soit l’addiction : stupéfiants, TV, psychotropes, alcool, jeux, et même sport, travail, sexe, nourriture...
De même, nous ne serions pas tous égaux face à l’addiction : certains peuvent fumer 3 cigarettes /jour toute leur vie sans jamais devenir accro et d’autres deviennent dépendants.
Vous me direz que l’addiction au tabac n’empêche pas la vie sociale (mis à part qu’elle tue, quand-même), mais depuis l’augmentation du tabac et la multiplication des interdictions, ça ne saurait tarder !
Effectivement, les enfants qui ont subi ou subissent encore de violents traumatismes qui les rendent plus angoissés que la moyenne, les enfants qui manquent de repères, ont tendance à se réfugier dans des activités répétitives qu’ils maîtrisent et les rassurent.
Mais pas besoin d’être un « parent indigne » pour fabriquer un petit addictif : avec la meilleure volonté et tout l’amour du monde, papa et maman poule, victimes de la pression sociale, enfants de la télé et fils et filles de « pub », sont rassurés « quelque part » que leurs poussins restent au nid, bien au chaud. C’est moins angoissant que de leur laisser courir les fossés, les champs ou les rues... Ils pourraient y faire tant de mauvaises rencontres en plus des risques d’accident ! D’autant que s’il leur arrive qqchose ou s’ils font une bêtise, ce sera de la faute à qui ? Aux parents !!! Ou alors, il faudrait leur apprendre la vie, ses plaisirs, ses dangers, et comment se colleter avec. Or, papa et maman n’ont pas le temps ! On le leur a dit et répété : ils doivent s’é-pa-nou-ir en tant qu’ in-di-vi-dus parce qu’ils « le valent bien » ! Quitte à coller ses mômes devant un écran avec un saladier de chips et un autre de coca. Et s’ils échappent au cocon, pour aller au collège par exemple -tant qu’ils ne sont pas totalement déscolarisés- il y a ce cordon ombilical moderne : le téléphone mobile... Total control !
Après, on pourra toujours geindre et se lamenter parce qu’ils sont accros à l’écran, deviennent obèses, refusent de sortir car ils n’ont plus comme référence que les bimbos et les bad boys des clips de MTV et se désespèrent de ne pas y ressembler, ou explosent leurs forfaits de mobile.
Je caricature à peine. Et mon but n’est pas de culpabiliser les parents (dont je suis), mais il faut bien reconnaître que dans une société où il faut chercher un responsable pour tout, on arrive à ce que personne ne le soit plus de rien !
Enfin, une personne qui a tendance à avoir un comportement addictif peut abandonner une addiction pour ... retomber dans une autre !
C’est en cela que le recours aux psys est utile : il aide à déterminer l’origine de l’angoisse et à la gérer.
Un commentateur (Marsupilami) fait part plus haut d’une intuition : la confrontation à la nature sauvage comme thérapie. C’est une excellente idée, d’ailleurs déjà mise en pratique par nombre de professionnels qui s’occupent de personnes en difficulté, mais plutôt dans le sens du rapport à la Loi. Effectivement, les limites « naturelles », celles des éléments, (une pente escarpée, une mer déchaînée, un vent violent), ne sont pas négociables en pleine nature ! Excellent pour « soigner » l’enfant tout-puissant. Plus délicat avec un psychotique ou un phobique... La crise en haut d’une piton rocheux dans la tempête de neige : j’ai donné ! Cependant je suis d’accord pour dire que ces personnes ont avant tout besoin de « rupture » pour pouvoir « être » autrement, et le contact avec la nature, même « civilisée » (potager, élevage,...) ne peut être qu’enrichissant, surtout s’il permet de partager et d’y trouver du plaisir à faire des choses concrètes, pour soi et pour les autres.
Bonne soirée et merci pour vos témoignages, tous enrichissants.
05/08 09:08 - Aluren
Pour ma part j’en suis convaincu depuis longtemps il y aura de plus en plus de (...)
08/09 20:23 - Baltar
A coté de la plaque ce commentaire. Ce n’est pas parceque l’informatique vous a (...)
01/09 19:53 - Halman
Moi j’en étais arrivé à un tel point que non seulement la nuit je révais de Doom, de Duke (...)
01/09 19:36 - Halman
Pourtant dans les forums de discussions générale, les intervenants, tout en ayant (...)
01/09 19:31 - Halman
« Le cyberespace est-il »naturel« ? Non, à première vue. On ne peut pas y trébucher sur une (...)
01/09 18:50 - Halman
« Je ne sais pas s’il faut aider les »nolife« à réintégrer le monde »extérieur« par des (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération