Ca fait un petit moment que l’on nous rabâche les oreilles avec les addictions, les accoutumances. L’expression « nolife » s« inscrit dans cette tendance. Bien sur, il y a des accoutumances à des produits et des pratiques plus ou moins nocives ou antisociales, qu’il faut combattre. Mais je demande à qui un ado, passionné de jeux vidéos et y consacrant pas mal de temps, à qui fait-il du mal ? Sans doute on l’aurait préféré traînant dans les rues avec ses semblables, brûlant des voitures ou se faisant électrocuter dans un transformateur. Une passion, c’est de plus en plus rare, et en plus, la tendance est à sa diabolisation. Que pensait-on il y a quelques décennies de quelqu’un qui était boulimique de la lecture ? La plupart de ceux-la accumulèrent les diplômes et sont devenus érudits ou célèbres comme Attali, De Rosnay, JP. Dupuy, B. Pivot etc. Pourtant, s’enfermer pendant des journées entières pour lire, n’est-ce pas »nolife« , aussi. ? Einstein, pour élaborer ses théories, d’après les témoignages de ceux qui l’ont côtoyés était complètement »nolife". Sans me comparer à ces sommités, pour survivre dans notre contexte economique je suis obligé de travailler beaucoup - passer des journées entières sur mon ordinateur, parfois même au détriment du sommeil. Mon fils, aujourd’hui sur le point de devenir médecin était depuis sa plus tendre enfance complètement accro à l’ordinateur - il a ainsi acquis des aptitudes qui l’ont apparemment beaucoup aidés dans ses études.
Il y aussi le problème de définition de la réalité. Un boursicoteur, qui gagne sa vie en spéculant, est-il dans la réalité ? L’argent qu’il s’approprie ainsi, quelqu’un a du travailler dur pour le gagner - a-t-il une conscience de cette réalité, ou en-est il deconnecté ? Un standardiste, qui répond toute la journée au téléphone, sans avoir de contact physique avec les gens, travaille, lui durement pour gagner souvent à peine de quoi vivre. Tout en étant dans la virtualité (il parle aux gens qu’il ne voit pas), vu que ça lui permet de survivre, il en fait sa réalité. Sans parler de métiers qui travaillent exclusivement sur ordinateur - leur réalité est de plus en plus virtuelle.
Il y a aussi le problème écologique. En privilégiant les contacts « à distance » par téléphone, chat, webcam etc. on évite de gaspiller les précieuses ressources énérgetiques. Un coup de vidéophone peut éviter un déplacement en voiture, on ne gaspille pas et on ne pollue pas. Une lecture sur l’écran peut éviter d’abattre un arbre. Plus on consacre de temps à la planification d’un projet (virtualisation) moins on gaspille à la réalisation, c’est bien connu.
Avec cette diabolisation des addictions, on nous prépare un monde d’une extrême modération, sans excès certes, mais aussi sans passions. On sera esclaves d’une ligne de conduite standardisée et formatée, et le mot liberté n’existera plus dans le dictionnaire. Et moi, la liberté, j’en suis accro. Jusqu’à nolife.
05/08 09:08 - Aluren
Pour ma part j’en suis convaincu depuis longtemps il y aura de plus en plus de (...)
08/09 20:23 - Baltar
A coté de la plaque ce commentaire. Ce n’est pas parceque l’informatique vous a (...)
01/09 19:53 - Halman
Moi j’en étais arrivé à un tel point que non seulement la nuit je révais de Doom, de Duke (...)
01/09 19:36 - Halman
Pourtant dans les forums de discussions générale, les intervenants, tout en ayant (...)
01/09 19:31 - Halman
« Le cyberespace est-il »naturel« ? Non, à première vue. On ne peut pas y trébucher sur une (...)
01/09 18:50 - Halman
« Je ne sais pas s’il faut aider les »nolife« à réintégrer le monde »extérieur« par des (...)
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