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Commentaire de Emile Mourey

sur Subversion en Gaule d'hier et d'aujourd'hui


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Emile Mourey Emile Mourey 17 août 2007 17:44

@ Mandrier

Pourquoi ne pas parler franchement ? Vous voulez parler de l’usage de la torture.

Eh bien non ! Je n’ai jamais assisté à des conférences du colonel Trinquier et du capitaine Léger. Durant mon stage, on a, bien sûr, évoqué l’importance de la recherche du renseignement mais on ne m’a jamais dit de le rechercher par la torture. C’était en 1956. Le commandant de l’Ecole était le Colonel Fontès, ancien combattant de la guerre d’Espagne.

A cette époque, je me trouvais en garnison au Maroc. En m’envoyant en stage à Arzew, mon chef de corps m’a demandé de lui faire un rapport sur la situation en Algérie, ce que j’ai fait à mon retour. J’en ai conservé une copie dans mes archives.

Dans ce rapport, j’ai signalé que dans un poste isolé, on pratiquait la corvée de bois et qu’ailleurs, certains actes de torture étaient pratiqués.

Lorsque j’ai pris un commandement en Algérie, j’ai constaté dès ma première opération que mes supplétifs avaient emporté les téléphones de la compagnie. Je n’ai compris l’usage que mes supplétifs en faisaient qu’à mon retour. Au premier rapport qui a suivi, j’ai fait lire devant toute l’unité rassemblée que j’interdisais formellement l’usage de la torture.

J’ajoute que je n’ai jamais reçu durant tout mon séjour une note de service qui aurait pu être lue au rapport de l’unité concernant ce sujet. Sur ce sujet qui ne pouvait être ignoré des responsables politiques, il y a évidemment une responsabilité politique.

J’estime, pour ma part, que de telles pratiques sont contraires à notre humanisme chrétien et contraire également au but recherché.

Dans une guerre de type révolutionnaire, on ne peut gagner qu’en mettant la population de son côté.

Qui est responsable de la durée du conflit algérien, Probablement les deux parties. L’un pour n’avoir pas su promouvoir l’élite dite musulmane à des postes de responsabilité jusqu’à l’autonomie puis l’indépendance, l’autre pour n’avoir jamais voulu négocier honnêtement, appliquant par là le fameux précepte de Mao-Tsé-Toung : conduire la guerre jusqu’à l’anéantissement total de l’adversaire.


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