A Pierre,
Merci pour ce nouvel article très documenté et précis sur les aléas de la direction américaine face à l’Iran.
Du vrai travail d’information sur le sujet.
Une question : qu’en est-il des opposants iraniens structurés ? Surtout après la vague de mécontentement qui a frappé le régime suite aux limitations de l’achat d’essence pour les voitures en Iran ?
En effet, on entend beaucoup parler depuis quelques mois d’un soutien financier et politique américain accru aux diverses oppositions iraniennes, extérieures et intérieures.
Sur Cheney et son état mental, je crois que dans le monde entier, à quelques exceptions près, personne ne se fait d’illusion sur le sujet.
Une remarque finale : je ne suis pas persuadé qu’une agression militaire américaine desservirait les intérêts russes et chinois, immédiats et à terme.
Plusieurs paramètres tendraient même à suggérer l’idée opposée : répression anti-musulmane en Asie Centrale, armée américaine totalement engluée dans 3 conflits inextricables, prix du pétrole russe et chinois ( venant de l’extérieur pour le Chine) en hausse pour les autres pays, affaiblissement subséquent de l’Union Européenne, etc...
Les accords récents de la Russie avec le Vénézuela visaient, pour des observateurs russes, à préparer une éventualité de crise durable au Moyen-Orient, qui aboutirait alors à ce que les ressources sûres en pétrole soient quasi-exclusivement sud-américaines,russes et alliés de la SCO. Poutine a montré qu’il est prévoyant et habile au jeu de la diplomatie internationale.
Les Américains commencent à s’en rendre compte en Asie Centrale et ailleurs.
Par ailleurs, les régimes de Moscou et de Pékin exècrent- politiquement- le régime théocratique iranien avec qui ils font pour l’heure et très pragmatiquement de juteuses affaires économiques. Mais voir ce régime théocratique musulman tomber ne leur ferait pas un grand déplaisir, surtout si cela signifie de plus un bourbier supplémentaire pour les Américains et que cela décourage les vélléités des minorités musulmanes dans leurs sphères d’intérêt.
Et si en plus, Moscou et Pékin peuvent se payer le luxe de passer pour des forces pacifistes auparavant -manifestant leur hostilité politique à une agression américaine-, leur jeu sera gagnant sur tous les tableaux et en toutes hypothèses.
Mais, cela mérite, j’en conviens, un large et libre débat.
Bien cordialement vôtre,