@ Romain
J’ai bien évidemment suivi tout ce qui s’écrit sur la visite de Bernard Kouchner en Irak. Selon une de ces dépêches, Kouchner considère qu’il appartient aux Irakiens eux-mêmes de forger une solution pour en sortir. Les Irakiens
doivent trouver une solution politique à la violence. « C’est un problème irakien et il doit être réglé par les Irakiens", a déclaré M. Kouchner, au premier jour d’une visite en Irak. Il est le plus haut responsable français à venir dans ce pays depuis l’invasion américaine de mars 2003 ».
Que feriez-vous Romain si je venais chez vous, pendant que la maison brûle, pour vous rappeler qu’il vous appartient en propre de régler le problème ? Je ne crois pas que je serais le bienvenu. Avez-vous saisi la quintessence de ce message ? Pour ma part, j’analyse encore.
Et le ministre, magnanime, dans un élan d’encouragement, a averti ses homologues irakiens : « Mais ne soyez pas pressés », a ajouté le ministre, soulignant qu’il fallait « donner du temps au temps ». « C’est juste le début, j’espère, de la fin de la crise ». Et le ministre de poursuivre : « Le peuple irakien a besoin de souveraineté, de l’intégrité de son territoire, et de démocratie pour, « inch’allah », arrêter la violence », a encore déclaré le ministre. « Ce que je pense et ce que M. Sarkozy (le président français Nicolas Sarkozy) pense c’est qu’il n’y a pas de solution militaire, et c’est une position constante de notre pays ».
La France se voit-elle investie d’un nouveau rôle ? Les attentes sont là, maintenant : « Cette visite surprise a été saluée par les Etats-Unis, et marque un changement d’attitude de la France sur le dossier irakien, qui a été la source de vives tensions entre Paris et Washington ». Le ministre a lancé un signe clair : « Nous sommes disposés à être utiles. Mais la solution est entre les mains des Irakiens » M. Kouchner était allé à contre-courant de l’opinion dominante lors du déclenchement du conflit en 2003, regrettant que la France se soit désolidarisée des Américains. Autre fait remarquable : monsieur Kouchner ne s’est pas prononcé sur l’importance d’une implication régionale dans ce conflit et du rôle que pourrait jouer l’Iran. La France d’avant Nicolas Sarkozy favorisait la présence de l’Iran dans une solution régionale pour l’Irak.
Pierre R.