Bon... J’ai lu première moitié du débat et puis j’ai zappé les pavés suivants, mais il y a une chose que je n’ai vu dite nulle part, et je tenais à le souligner.
Mais d’abord, je voudrais développer mon point de vue.
Ayant travaillé dans un commité concernant les droits de l’enfant, je connais assez bien le sujet, et je ne suis qu’à moitié de voir s’établir une sorte de clivage entre ceux qui réclament que l’oin se méfie des dérives politiciennes auxquelles peut donner lieu cette affaire (qui n’est en effet que l’arbre qui cache la forêt, comme l’a dit quelqu’un), et ceux qui se soucient avant tout de la protection des enfants. Les uns et les autres ayant raison, mais ayant tendance à qualifier les autres de bien-pensants, comment peut-on avancer ?
Il faut à mon avis déjà réfléchir à une approche qui puisse concilier les deux points de vue qui me paraissent d’importance égale : il ne faut pas sacrifier les libertés et les droits de l’homme pour des dérives humaines qui ont toujours existé et qu’on ne solutionnera jamais totalement, et il ne faut pas non plus livrer nos enfants à des personnes dangereuses.
Pour autant, le problème de pédophilie (l’inceste n’étant qu’unf acteur agravant de l’acte, au point de vue judiciaire) étant souvent confién dans des sphères familiales, il ne faut pas rêver : la prévention ne peut pas résider dans la menace d’une éventuelle castration, principe complètement archaïque et dépassé, les peines « capitales » n’ayant jamais entrainé de retombées en terme de baisse de la criminalité, il faut le savoir.
Enfin et surtout, on ne cesse de dire que l’agresseur est toujours papa ou beau-papa, et que par conséquent il suffirait de les castrer, ces « monstres » pour que cela cesse. Mais bon sang dc’est être bien naïf que de croire qu’il n’y a que des hommes qui agressent, qu’une mutilation résoud les problèmes d’une société, et qu’on ne peut agresser sexuellement qu’avec un sexe d’homme, sinon pourquoi tant de femmes (parfois des mères sur leurs propres enfants) y arrivent ?
Les agressions sexuelles, pardonnez-moi d’être cru, ne se résument pas à des pénétrations, ce sont souvent des actes « infantiles » dans l’esprit, qui se manifestent surtout par des attouchements. il faut avoir connu des victimes, celles dont certains s’offusquent qu’on ne parle pas assez (et ce n’est pas faux, mais il ne faut pas résumer le problème à ça, sinon on fonce vers des phénomènes de lynchage qui ne solutionnent rien) pour s’en rendre compte.
Enfin ne surtout pas oublier que les agresseurs ont, dans beaucoup de cas, d’abord été des victimes, et que c’est l’une des raisons de leur passage à l’acte. Certes, cela n’excuse en rien leurs actes ! Mais cela les explique, et cela permet de comprendre qu’il s’agit d’êtres humains comme les autres, souvent faibles et faillibles, et qu’on ne peut imputer leurs crimes seulement à leur nature « mauvaise », ce qui serait bien trop simpliste et manichéen.
Certes, une civilisation doit savoir traiter ses enfants correctement, mais elle ne doit jamais oublier non plus qu’une société génère elle-même sa propre criminalité, ou à défaut, entretient celle qui pré-existe. S’attaquer aux pédocriminels (le terme me parait tout à fait approprié en effet) afin de protéger les enfants, est capital, mais ne suffit pas, car il faut aussi comprendre comment la société transforme les gens en « pédophiles », ou ne parvient pas à les empêcher de devenir des pédocriminels... Cela serait une démarche efficace, contrairement à la loi du talion...
Jamais il n’y aura de risque zéro, et c’est une raison de plus de ne pas céder à des tentations de facilité qui s’avèreront pire que le mal, mais il faut s’efforcer d’y réfléchir, et éviter de diaboliser les criminels : un criminel EST un être humain, et une soiété qui ne respecte pas certains des individus la composant, et engendrés par elle-même, est indigne.