@Ludo,
Le problème central actuellement levé par le ministère de la justice est la récidive. Certes, nous ne pouvons admettre qu’un crime perpétré soit admissible, que cela soit une récidive ou non.
Je vais donc tenter de rechercher des éléments permettant de mesurer le poids de la récidive au regard des libérations conditionnelles (pas uniquement en matière de pédophilie) qui se passent bien. J’ai les chiffres 2004 : sur 5 866 libérations conditionnelles accordées par les juges, 143 ont été révoquées en raison d’une nouvelle condamnation. Pour 35 589 permissions de sortir, la chancellerie a recensé 4 crimes. La récidive suite à une libération conditionnelle représentait, en 2004, 2,5% du nombre de libérations conditionnelles. Pour les permissions, nous sommes très proche du 0%.
En fait le propos consiste à se poser la question rationellement, comme vous la posez, et non dans la passion du moment. Il faut aussi se poser la question des outils à disposition du juge d’application des peines qui doit prendre position en terme de libération conditionnelle. Devons-nous ajouter une couche législative (dont il n’est pas certain que les moyens de sa mise en pratique soient efficaces) limitant les droits des 97,5% pour lesquels cela se passe bien pour résoudre les problèmes posés par 2,5% ? Ou devons-nous accroître les outils (ils sont très limités en la matière et ne correspondent pas aux contraintes législatives) permettant au JAP de prendre une décision en connaissance de cause et surtout des risques ?