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Commentaire de Anne-Marie

sur Selon Dick Cheney, les Iraniens vont accueillir les envahisseurs américains à bras ouverts


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Anne-Marie 23 août 2007 08:39

D’abord l’Iran n’est pas une dictature vu qu’il n’y a pas de dictateur. Il s’agit d’une république théocratique.

Désolée de vous contredire mais l’Iran est bien une dictature théocratique et il y a bien un dictateur religieux appelé « Guide de la révolution » dans le système politique iranien. Conformément au schéma suivant, ce dernier contrôle directement :

Le système judiciaire : Le guide de la révolution nomme le chef du pouvoir judiciaire (actuellement Mahmoud Hashemi Shahroudi), qui à son tour nomme le dirigeant de la cour suprême et le procureur en chef.

Le conseil de discernement : composé de six membres religieux du Conseil des Gardiens de la Constitution, des chefs des pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutif, du ministre concerné par l’ordre du jour auxquels s’ajoute une dizaine d’autres personnalités. Il a l’autorité pour faire la médiation des problèmes entre le parlement et le conseil des gardiens, et sert de corps consultatif au guide suprême ; en faisant ainsi un des organes de pouvoir les plus puissants du pays.

Les forces armées régulières : le guide de la révolution est commandant en chef des forces armées ; il contrôle le renseignement militaire et les opérations liées à la sécurité ; lui seul a le pouvoir de déclarer la guerre.

Les Pasdaran : le Corps des Gardiens de la révolution islamique souvent appelé Pasdaran, est une organisation militaire de la République islamique d’Iran dépendant directement du Guide de la révolution, le chef de l’état iranien.

Le conseil des gardiens qui compte 12 juristes dont 6 sont nommés par le Guide suprême. L’autre moitié est recommandée par le dirigeant du pouvoir judiciaire (lui-même nommé par le Guide de la révolution) et officiellement nommés par le parlement. Le conseil interprète la constitution et peut user de son droit de veto à l’encontre de la Majles : s’il juge une loi incompatible avec la constitution ou les principes de l’islam, il la renvoie au parlement pour réexamen. Dans l’exercice controversé de son autorité, le conseil se réfère à une interprétation stricte de la constitution afin d’apposer son veto aux candidats au parlement.

Le président de la république : la Constitution définit le président comme la plus haute autorité de l’État après le guide de la révolution. Les candidats à la présidence doivent être autorisés à se présenter par le Conseil des gardiens. Le président est responsable de l’application de la constitution et de l’exercice des pouvoirs exécutifs, à l’exception de ceux directement liés au guide suprême. Le guide de la révolution peut le démettre à tout moment de ses fonctions, après que la cour suprême (sous son contrôle voir ci-dessus) ait reconnu ce dernier de violation de ses devoirs constitutionnels, ou après un vote du Parlement témoignant de son incapacité sur la base du principe 89 de la constitution.

Cette dictature théocratique dispose également d’une façade démocratique permettant au travers d’un processus électoral contrôlé indirectement par le Guide de la révolution, la nomination :

Du président de la république : les candidats à la présidence doivent être autorisés à se présenter par le Conseil des gardiens,

Du parlement : la Majles, dont le nom complet est « Assemblée consultative islamique », est l’unique assemblée du système monocaméral iranien. Elle compte 290 membres élus pour un mandat de quatre ans. La Majles ébauche la législation, ratifie les traités internationaux et approuve le budget national. Tout candidat à la législature doit être autorisé à se présenter par le Conseil des gardiens.

De l’Assemblée des experts, qui siège une semaine par an, compte 86 membres du clergé « vertueux et cultivés » élus au suffrage universel pour un mandat de huit ans. Comme pour les élections présidentielles et législatives, c’est le Conseil des Gardiens qui détermine l’éligibilité des candidats. L’assemblée élit le Guide suprême et a l’autorité constitutionnelle pour lui retirer le pouvoir à n’importe quel moment. On n’a cependant jamais vu de cas où cette assemblée s’opposait aux décisions du guide suprême.

Comme vous pouvez le constater par vous même, tous les pouvoirs sont bien dans les seules mains d’un dictateur « élu » à vie : le Guide de la révolution. Le simulacre de démocratie n’étant destiné qu’à donner le change.

Cordialement


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