« Exilée » en France depuis 17 ans par la faute d’un caprice du coeur, je ne souhaite pas à lmes compatriotes belges de se rattacher à la France ! Je n’ai pas dit « s’intégrer » : ce mot n’existe pas en vrai français : les arméniens, espagnols, italiens, polonais, etc.. ayant fait souche à Marseille restent des « étrangers » depuis, pour certains, plus d’un siècle ! Quand à ma belgitude, c’est une vraie aubaine pour l’esprit français qui grâce à moi peut s’épanouir : « ah ! vous avez apporté vos frites, j’espère » et tous de s’esclafer. Coluche disait adorer raconter des histoires belges parce que les français arrivaient à les comprendre. Ca, c’est supposé être drôle mais la xénophobie ambiante a des retombées quotidiennes moins teintées d’humour, dans les administrations, les rapports professionnels etc.. De fait, les wallons vivraient très mal le centralisme de la France, le parisianisme sinon rien, la fiscalité lourde et injuste, les politiques phraseurs ( plus propres sur eux que Louis Michel mais moins clean dedans) les écoles désastreuses, le poids des privilèges qui empêchent toute réforme même au prix de l’intérêt général (surtout à ce prix là) la sécu ravagée par ces malades imaginaires qui abusent sciemment de la sécu parce que, n’est-ce pas, après tout, la santé n’a pas de prix, l’enseignement supérieur élitiste, qui s’enorgeuillit de l’Ena et des X mais laisse en rade 80°/° de la cohorte d’étudiants ayant payé alors qu soit, les cours ne sont pas donnés cause de grêve, soit ils ne peuvent y assister faute de place, soit que grâce au génie de Lang et son « bac pour tout le monde » des mômes sachant à peine lire un texte se retrouvent inscrit en Fac, perdus d’avance. Depuis que je vis ici, je suis très fière d’être belge : l’autodérision, le sens de la négociation, l’esprit de tolérance, le « bon sens » si peu grandiose mais tellement utile.. Foin des amours ! je me prépare à me rapatrier !