@ Tao david

***« Autre pseudo vérité véhiculée par M. Sarkozy : « L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur » ; sous-entendu elle est responsable de la traite, de la colonisation... Sur l’esclavage, M. Sarkozy reprend, à son compte, la thèse révisionniste de l’essai de M. Pétré-Grenouilleau : Les Traites négrières, où l’auteur affirme, sans vergogne, que la traite des Noirs est d’initiative africaine. Nous le disions plus haut, dans la thèse qui prétend que dans l’esclavage : « Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains », l’ignorance et le révisionnisme se côtoient. » ***

Si vous perdez de vue que M.Nicolas Sarkozy à été élu par une très large majorité de Français allant de l’extrême droite traditionnelle au centre gauche, en passant par la droite bourgeoise traditionnelle, ce qui joint a ses talents oratoires et sa volonté farouche d’adéquation à l’image que transmet de lui les médias, son désir d’être partout, font de lui le type même du leader populiste.

Il a mieux que quiconque, mieux que De Gaulle, mieux que Mitterrand -orfèvre en la matière-, fait voler en éclats les clivages traditionnels dans notre pays, et mis tous les partis politiques sur la défensive. Dans toutes les officines des appareils politiques, on ne parle que de « révision », de « modernisation », de « recomposition ».de « refondation ».

Il a fichu un magistrale coup de pied dans la fourmilière, et en clarifiant les positions, forcé les ralliements et...les reniements. Il a donné le tempo, et les 10 prochaines années n’en doutez pas une seule seconde mon cher Tao, verront le retour du populisme.

Si vous n’avez pas compris ça, vous n’avez rien compris à la politique de notre pays Sarkozy -sans doute par conviction-, mais aussi pour coller à ce qu’attendent de lui 75% des Français, ne pouvait pas s’exprimer autrement.

Par ailleurs mon cher Tao l’Afrique de ce début de siècle est pauvre, sans utiliser les propos d’un de ces personnages qui traquent les auteurs Africains sur Agoravox pour déverser leur haine, disons que l’Afrique est en position d’extrême faiblesse, la majeure partie de ce continent est à l’agonie , placée sous perfusion et fait l’objet d’un véritable protocole compassionnel par le biais de l’aide octroyée par les fonds spéciaux des Nations Unies (réfugiés, sanitaire, alimentaire, etc.) ainsi que l’assistance prodiguée par les ONG . C’est du moins la vision qui s’en dégage au travers des informations que nous donnent les médias.

Je préfère quant à moi croire que l’Afrique noire ce n’est pas que cette image-là. La très grande majorité des Français -encore supérieure au 75 % auxquels j’ai fait allusion plus haut-,ne retiennent que cette image de l’Afrique, image renforcée par ces milliers et milliers de clandestins ,victimes de passeurs sans scrupules qui périssent régulièrement en mer effroyablement entassés sur des embarcations de fortune, ou sont au terme de leur périlleuse aventure, interceptés par les gardes cotes Européens ou les polices des frontières Maghrébines.

Ces scènes affligeantes s’ajoutant aux reportages sur l’Afrique, constituent bien aux yeux de nos compatriotes et -à quelques degrés dans la réalité-, l’image de la pauvreté totale, de la misère absolue !

Bien au-delà du franc parler dont se targue le président Sarkozy, il y a le fait qu’on ne respecte pas le plus pauvre, le plus défavorisé, celui qui est en situation de demandeur, en un mot on ne respecte pas le plus faible. C’est dans la nature humaine, et aussi simple que cela. Les relations politiques internationales ne font pas exception à la règle, bien au contraire !

En un mot l’Afrique est pauvre et cette pauvreté demande a être ignorée dans le monde et à l’ère où nous vivons. Parler du passé et des blessures, ainsi que chercher a faire la part des responsabilité n’est plus payante au regard de la morale de notre époque.

La question de l’aide apporté à l’Afrique noire, est un faux débat dont la résonance particulière relève de d’autres considérations ... La communauté internationale déverse massivement et souvent dans des proportions colossales, une aide à des pays Asiatiques -quasiment aussi pauvres que l’Afrique, quand ce n’est pas plus !- comme le Cambodge, le Laos, la Birmanie, le Viêt-Nam, Ceylan ou la Corée du nord. Mais il ne viendra JAMAIS a l’idée d’aucun chef d’état Européen ou Américain, de se décharger des responsabilités de son pays dans la colonisation et les dommages collatéraux, en de tenir un langage destiné au contraire culpabiliser son interlocuteur.

Même quand l’Asie est très pauvre et nous fait des misères -comme c’est encore le cas de la Corée du nord-, on la respecte. Nous murmurons entre nous, nous marmonnons, mais savons faire preuve d’une extrême générosité dès que ce pays qui a donné la preuve de sa capacité à produire un armement « dissuasif », se trouve touché par une inondation ayant occasionné des milliers de morts.

Les balivernes concernant l’attitude des Asiatiques réputés gens « discrets », « bosseurs », qui ne se « plaignent pas malgré les misères héritées de la colonisation », « ne tendent pas sans cesse la main », « cherchent à s’en sortir », etc. relèvent bien évidemment des clichés. Il faut n’être jamais allé dans un des pays cités précédemment ni n’avoir jamais entretenu de relations -quelques peu approfondies- avec des asiatiques pour croire dans ces âneries.

Les pays Asiatiques pauvres, font tout comme les pays africains pauvre, appel aux aides de toutes sortes, et se servent aussi de l’argument du traumatisme subi par la colonisation Anglaises, Françaises, Portugaises, et Hollandaises, et même la Japonaise. Dans ce dernier, cas, la Corée mais aussi la Chine ont su faire valoir certains griefs,puis demander et obtenir des réparations conséquentes. Notre attitude -bien Française- de considérer cette question, n’est rien moins qu’un crachat au visage des Africains, car nous les savons pauvres d’entre les pauvres, et faibles d’entre les faibles.

La propension de nos compatriotes asiatiques a observer un certaine distance, pour ne pas dire un certain dédain à notre égard, de vivre sous un mode communautaire très fermé, répugnant par-dessus tout à se mélanger (socialement), force notre respect et notre admiration . Nous avons dans notre inconscient collectif, « un je ne sais quoi » qui veut que nous respections certains peuples et en méprisions d’autres. Je crois quant à moi, que la couleur de peau y est un peu pour quelque chose.

En attendant M.Tao, merci pour votre article très bien documenté, et imprégné d’une grande érudition.