snoopy86 (IP:xxx.x07.231.249),
ne vous en déplaise, Olivier Pétré-Grenouilleau est un révisionniste pur jus. Et il semble que vous le défendiez sans l’avoir lu. En effet, vous dites qu’il y a des dizaines de livres en France sur la Traite négrières et que votre auteur cheri en a fait une compilation. Or, il n’en est rien. M. Pétré-Grenouilleau dit, dès la page 8 (introduction) que l’histoire de la Traite est inexistante en France. Ce qui, soit dit en passant, est faux ; puisqu’il existe au moins quatre historiens sérieux qui ont travaillé sur le sujet : François Renault et Serge Daget, à qui M. Pétré-Grenouilleau reprend le titre de son ouvrage : Les Traites négrières ; Jean-Michel Deveau, qui a publié La France au temps des négriers, aux éditions France-Empire, en 1994 et enfin Claude Meillassoux qui a publié un livre très intéressant sur L’esclavage en Afrique précoloniale. Tous ces auteurs, M. Pétré-Grenouilleau les a superbement ignorés. Vous parlez des chiffres fantaisistes évoqués par M. Pétré-Grenouilleau, mais allez voir chez M. Deveau, ils vont de dizaines de millions de personnes déportées ou touchées à 200 millions. Alors vos chiffres, vous pouvez arrêter de nous les exhiber.
Savez-vous que la principale source de votre Pétré-Grenouilleau, dans son livre, c’est un article d’un universitaire anglais, nommé David Eltis ? Article publié en 2001. Les autres sources sont toutes britaniques ou anglo-saxonnes : Herbert S. Klein, Steven Behrrendt et Ralph Austen. M. Pétré-Grenouilleau aurait pu au moins aller lire les travaux des historiens africains comme Ki-Zerbo, Elikia M’Bokolo... et ceux de la diaspora, pour les critiquer. Mais rien de tout cela.
Et comment peut-on étudier sérieusement un fait historique sans analyser ses commencements ? Le commencement de l’esclavage et de la traite des Noirs se trouve justement dans La Chronique de Guinée de Zurara, dans le compte rendu, publié en français, de La controverse de Valladolid, lors de laquelle la papauté donne, pour la première fois, aux Portugais l’autorisation de traduire les Noirs en esclavage. S’agissant de la vision que l’on peut avoir de l’Afrique précoloniale, il faut aller voir chez les auteurs médiévaux tels Léon l’Africain (Description historique, politique et géographique de l’Afrique), chez les voyageurs arabes tels Ibn Batutta et Ibn Kaldun qui y ont séjourné comme ils ont séjourné dans d’autres parties du monde.
Bref, je ne sais pas pourquoi je perds mon temps à vous donner des indications historiques et bibliographiques, puisqu’il me semble que vous ne vous donnez pas la peine de lire mêmes les auteurs que vous défendez. Mais, faites un effort d’aller y voir pour réfléchir par vous-même. Vous verrez comment on se sent libre et véritablement humain.
En espérant que vous y réfléchirez, je vous dis courage.
L’auteur qui vous veut du bien !