« C ?est la loi à géométrie toujours très variable (en particulier sur la question du regroupement familial) qui crée les prétendus clandestins que je préfère appeler des sans-papiers puiqu ?on les leur refuse alors qu ?ils ne sont en rien ni des criminels, ni des parasites, »
Quelle loi française invite un étranger à se rendre en France dépourvu de visa, d’autorisation ? S’il y’en a aucune, alors il est mensonger de dire que la loi crée des clandestins.
Par ailleurs, d’où sortez-vous l’idée que la clandestinité serait le propre « des criminels et des parasites » ? D’où sortez-vous qu’être un type sympa doit garantir l’obtention d’un visa ?
« Du reste vous vous gardez rien de répondre à ma question : que feriez-vous dans leur situation ? Si vous êtes assuré de répondre non à cette question alors je peux comprendre votre argumentation »
Quel est l’intérêt de votre question ? La question n’est pas de savoir si ces gens ont tort ou raison de faire ce qu’il font. La question, c’est de savoir ce que nous devons faire à leur sujet.
Vous ramenez ce débat à savoir si les clandestins sont gentils ou pas. Ce n’est pas le sujet.
« Enfin dites moi un peu quels moyens de dissuation efficaces vous pouvez avoir vis-à-vis de personnes qui sont prètes à mourir pour émigrer afin de survivre, sinon les tuer ? »
Pourquoi les gens franchissent la limite de la légalité, pourquoi mettent-ils leur vie en danger ? Parce qu’ils pensent que ça vaut le coup.
La dissuassion, ça n’a pas besoin d’être destructeur. C’est plus intelligent si ça coupe l’intérêt. Si venir en France illégalement impliquait systématiquement une expulsion, si venir en France illégalement impliquait systématiquement l’impossibilité de jouir d’un salaire, si cela était connu du coté des pays d’émigration, ça n’apparaîtrait pas comme rentable d’émigrer. Le jeu n’en vaudrait pas la chandelle.
« Mais ils feront tout pour revenir, vous le savez. » dites-vous. Mais uniquement parce qu’on mène toujours des politiques ambigues qui oscillent entre l’expulsion et la régularisation massive.
« Sans reconsidérer l ?aide aux pays africains pour la rendre conforme aux conditions de survie et de progrès pour les populations et revoir nos pratiques de corruptions généralisée vis-à-vis des gouvernements corrompus »
N’y a t-il pas une incohérence massive à d’un coté vouloir financer l’Afrique et de l’autre vouloir éviter les rapports coloniaux. Doit-on donner du fric sans contrôler vers où il va (savez quel pourcentage de l’aide humanitaire parvient effectivement aux destinataires ?).
« la démocratie ; ce dernier point suppose que l ?on n ?impose par une loi à des gens que la loi, très variable sur ce point, déclare clandestins alors qu ?ils vivent et travaillent et font des enfants depuis des années en France, sans qu ?ils aient voix au chapitre. »
Vous êtes donc un professeur de philosophie qui ne sait même pas ce qu’est la démocratie (comme cela est étalé dans votre article récent sur la démocratie).
La loi n’est pas très variable, contrairement à ce que vous prétendez : elle varie sur les conditions de régularisation, mais elle ne varie pas sur le sens du terme clandestinité.
Mais, surtout, la loi n’a aucune raison de ne pas s’imposer à des individus sous prétexte qu’ils font des enfants et vivent en France. Sinon, aucune loi ne pourrait s’imposer. La loi, c’est l’expression de la volonté des citoyens. Qui n’est pas citoyen n’a pas droit au chapitre, car il n’a pas décidé d’adhérer à la cité. C’est aussi simple que cela.
« Le droit de citoyenneté, fondement de la légitimité universelle d ?une loi démocratique, selon moi, concerne tous ceux qui vivent dans un pays et qui donc doivent prendre part à la décision qui les engage ; »
La citoyenneté impose des exigences. S’il s’agissait juste d’habiter pour être citoyen, n’importe qui pourrait l’être. Si ça ne demandait pas une adhésion à la Constitution du groupe, à la constitution civique, alors la cité serait absolument vide de sens. Ce serait un grand marché ou on vient y consommer ce qu’on veut et ignorer le reste. On devrait alors admettre que la France n’est qu’une république démocratique une et indivisible pour un temps, puisqu’un afflux migratoire d’individus anti-démocrates et pro-religieux pourrait révolutionner cela, puisqu’ils pourraient adhérer à la cité sans devoir se plier à ses valeurs constitutives.
Si on vous écoutait, on devrait apprendre aux grecs anciens, inventeurs de la démocratie, qu’ils n’avaient pas de légitimité démocratique. Athènes était notamment connue pour ne pas accorder sa citoyenneté facilement. Tout simplement parce qu’être citoyen à Athènes donnait énormément de pouvoir. A contrario, à Rome, on devenait citoyen facilement, mais l’organisation du système électif romain impliquait que les citoyens des classes censitaires de second ordre n’avaient de toute façon aucun poid déterminant.
« je suis donc contre la préférence nationale dans le domaine politique et social et du reste dans ce dernier la préférence est interdite dans notre constituion »
Donnez-nous le passage de notre Constitution qui imposerait à nos élus de ne pas placer l’intérêt de notre pays au coeur de leurs préoccupations. Une fois de plus, vous affirmez des choses très discutable sans rien prouver.
Donnez-nous donc le passage de notre Constitution qui dirait aux élus que les citoyens sont d’intérêt secondaire !
« je vote en Allemagne pour les élections locales [...] en tant que résidant dans ce pays bien qu ?ayant la nationalité française et non pas allemande. »
Et ensuite ? Qu’est-ce que cela prouve ? En Suisse, vous ne voteriez pas. Nierez-vous que la Suisse est une démocratie.
On note d’ailleurs qu’en Suisse, qui connaît de fort taux d’immigration, on ne voit jamais nulle-part écrit « nique la Suisse » (ou alors bien caché).
« Je considère que la proposition de Monsieur Sarkosy (le droit de vote dissocié de la nationalité) va dans le sens de la légitimité démocratique et je m ?en réjouis »
Qu’est-ce donc que la nationalité sans le droit de vote ? Ca voudra dire quoi, être citoyen, si ça ne donne pas le droit de vote ?