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Commentaire de Tao David

sur L'Afrique de M. Sarkozy, c'est l'Afrique de grand-papa !


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Tao David Tao David 26 août 2007 22:11

Mise au point générale

Bonsoir cher(e)s concitoyen(ne)s d’Agoravox

Après quelques interventions sporadiques, en réaction aux interventions de certains, je fais, ici, une mise au point. Elle s’adresse à trois groupes d’intervenants sur ce forum :

Premier groupe : ce sont tous ceux qui, conformément à la ligne éditoriale d’Agoravox, ont réagi sur mon article dans le cadre du débat citoyen exigeant et honnête. Je cite, entre autres : Alpo47, Ingrid du Midi, Makan, claude, Universitaire 1995, koton, Fred, Ludo, tal, Gnark, Act , MVS67. Vous m’avez convaincu qu’il n’était pas vain et inutile d’écrire sur Agoravox. Vos interventions m’ont encouragé, vos critiques et réflexions m’ont apporté, nos échanges citoyens honorent Agoravox et rendent hommage à ses initiateurs que je remercie, ici. Je vous dis un très grand merci : pour avoir dialogué avec moi depuis la publication de cet article, qui ne vise à créer aucune polémique. J’ai accepté les critiques et les remarques qui m’ont été adressées par les uns et les autres et j’espère sincèrement que les compléments d’informations que j’ai apportés, lors de mes interventions, ont été satisfaisants. A Alpo47, par exemple, j’ai répondu que je n’étais pas un être de ressentiment ni quelqu’un qui se voyait en victime. J’espère qu’il m’a cru. Si j’avais été dans cette position psychologique, je n’aurais pas publié, pour la deuxième fois, un article sur Agoravox, en mentionnant toujours mes origines. J’aurais été atteint par les attaques ad hominem qui ont été formulées à mon encontre. Par contre, je ne puis rester là à voir des mensonges se dire, des falsifications historiques s’ourdir. J’ai passé ma jeunesse à apprendre à penser rationnellement, argument contre argument, preuves contre preuves. Et pour rien au monde, je ne m’écarterai de ces principes. C’est pourquoi, bien que sachant que sur Agoravox, vouloir réfléchir et faire réfléchir équivaut, parfois, à un coup d’épée dans l’eau, je persiste, un peu comme Sisyphe. Sur l’esclavage et la colonisation, je demande juste qu’on examine les faits historiques objectivement et qu’on les intègre, une fois pour toute, à l’histoire nationale ; qu’on cesse surtout de vouloir, sous prétexte de lutter contre une dictature imaginaire de la repentance, transformer les bourreaux en victimes et inversement. Le plus honteux, ce n’est donc pas que trop d’Africains aient sombré dans le ressentiment et la victimisation (c’est une pathologie connue) mais le fait de vouloir, parce qu’on est en position de force, les enfoncer en les rendant coupables des crimes dont ils ont été victimes. Quand vous voyez les injures contre moi, dans une époque apaisée s’agissant de la guerre raciale, vous pouvez tout à fait imaginer ce que pouvaient être les pouvoirs de décisions d’un Noir du 15e au 19e siècle, alors qu’ils n’étaient pas considérés comme des êtres humains. Apprécions ensuite l’indépendance des pays comme la Côte d’Ivoire, la Centrafrique, le Tchad, le Gabon... Voyez-vous, lorsqu’il y a le moindre trouble, dans un de ces pays, la France y envoie des militaires, sans en demander la permission à personne, pour garantir la sécurité de ses ressortissants et de ses intérêts. En Côte d’Ivoire, elle impose, depuis cinq ans, par sa puissance de feu, une ligne de séparation entre rebelles et pouvoir en place. Comme s’il s’agissait d’un DOM. C’est ainsi que notre pays perpétue les dictatures sanguinaires et génocidaires en Afrique, sans que le peuple français n’ait rien à redire. D’aucuns me diront, comme s’agissant du passé : « Mais les Français ne sont pas responsables de cela ! ». Tout en sachant que le crime leur profite.

Deuxième groupe : Lerme, Vertala, Calmos, maxim, Bulgroz, La mouche du coche, fouadraiden, Aegidius REX . Là aussi, j’oublie sans doute certains mais peu importe, car un seul spécimen pourrait tous les représenter. Ceux-là déshonorent non seulement Agoravox mais aussi et surtout l’humanité tout entière. Certains, sachant le caractère décalé de leur « pensée » ont suggéré, à plusieurs reprises, qu’on signale comme abusifs leurs propos. Je n’allais quand même pas leur donner cet honneur ! Effectivement, ce groupe use, dans ce forum, d’arguments racistes. Disons, qu’ils sont des racistes primaires et épidermiques. Le racisme bestial, pour parler cru. Leurs commentaires haineux en disent long sur leur psychisme tourmenté, complexé, bêtifié, schizophrénique... Ils sont au fond plus pitoyables que dangereux.

On me reproche de dire qu’il y a continuité historique de l’Etat qui fait que les fils, voulant incarner la France, ne peuvent pas se désolidariser des fautes commises par la France dans l’Histoire. J’ai d’ailleurs admis que, pénalement, les fils ne sont pas comptables des méfaits des pères, encore moins des atrocités dont ils sont coupables. Cela est un fait. Pareillement, je ne suis pas esclave parce que certains de mes ancêtres l’ont été par le passé. Cependant, il m’apparaît salutaire que les générations actuelles se donnent le droit, voire le devoir, de regarder objectivement et avec esprit critique redoublé l’histoire du peuple auquel elles appartiennent. Le droit d’inventaire, en bien et en mal, doit être le devoir de tout peuple libre. Et le peuple français l’est, lui qui s’est proclamé, en 1789, instituteur des peuples. Ce dont nous sommes fiers, à juste titre, aujourd’hui. Nous le répétons, à l’envi : « Nous sommes le pays des droits de l’Homme ». Soyons-le donc jusqu’au bout ! Si nous sommes fiers des hauts faits de la République, des promesses humanistes de la Grande Révolution, la logique voudrait que nous assumions aussi l’esclavagisme et la colonisation qui ont été des crimes de cette même République. On ne peut donc logiquement dire : « Ce n’est pas notre problème, c’est celui de nos ancêtres et cela ne nous regarde pas ». La République n’est pas seulement indivisible en son entité mais aussi dans les actes historiques qu’elle pose. La France est la résultante d’un passé, d’un présent et d’un futur qui se construit aujourd’hui. C’est à ce titre que je parle de responsabilité collective. Nos ancêtres ont d’ailleurs, le plus souvent, fait ce qu’ils ont fait en se disant : nous le faisons pour nos enfants, pour les générations postérieures. Je propose que nous fassions, en matière d’histoire et de mémoire, ce quelque chose pour nos enfants et les générations à venir. C’est là mon unique ambition dans cet écrit.

Contrairement à ce qu’en disent certaines lectures idéologiquement marquées et anormalement irrationnelles, dirais-je, je n’ai voulu enseigner aucun évangile, ni aucune version de l’Histoire. Je pose plus de questions que je ne donne de solutions. J’attends d’ailleurs, à la place des railleries et des réactions épidermiques de bons petits blancs, que chacun interroge cet article afin qu’on avance dans la construction du vivre ensemble. Ces petits racistes du dimanche pensent pouvoir m’impressionner, me mettre mal à l’aise ou me torturer l’esprit. NON ! Je suis « blindé » face à ce type d’invectives bêtement racistes. Après avoir lu les œuvres de Gobineau, Hegel, d’Alexis Carrel, de Vacher de Lapouge, de Lévy-Bruhl, chantres incontestés du racisme occidental, je suis sevré. La matière putride et haineuse, qui se dégage de leurs vomissures et de leur grand cerveau gangrené, est tellement énorme, en matière d’odeur nauséabonde, que la petite bave suintante de vos petits becs et cervelles de nazillons mal sevrés, ne peut que être insipide et sans saveur. Oui, Lerme, Bulgroz, Vertala, Calmos, Aegidius REX, Furax, et autre mouche du coche, qui vous prenez pour des terreurs de la haine raciste, vous n’êtes que des lilliputiens au regard des modèles du genre. Vous ne faites peur qu’à vous-mêmes. Retournez à leur mamelle si vous voulez être crédibles dans votre haineuse idéologie. Sur le fond, l’indifférence me semble une réponse qui vous sied bien. Vous mériteriez qu’on vous haïsse mais ça me semble inutile. Ce serait vous manifester de la considération. A des gens dogmatiques, aussi étroits d’esprit et incapables de réflexion personnelle, c’est l’indifférence qui convient. Vos vies doivent vous être déjà insupportables, un fardeau pour que vous soyez aussi amers et haineux. On ne va pas en rajouter. Cette mise au point est la réponse définitive à vos interventions passées et à venir, pour ce qui me concerne. Je n’ai pas le temps à perdre et je ne suis pas mère Térésa ni l’abbé Pierre pour défendre des causes perdues d’avance. Je me rend finalement compte que causer aux imbéciles ça ne les instruit pas. Ca leur fait croire qu’ils ont de l’importance. Adieu !

Troisième groupe : un nom me vient à l’esprit : Mohammed, dont je ne saisis pas trop les attentes sur ce forum. J’ai cru comprendre qu’il me reprochait d’intervenir sur ce forum pour parler de l’Afrique et de ses problèmes. J’ai cru comprendre qu’il pensait qu’il y aurait une pensée blanche et une pensée noire ou arabe, une science occidentale et une science du reste du monde. Si j’ai mal compris, peut-être que Mohammed nous éclairera. Par contre, si c’est bien ce que j’ai compris, cela témoigne d’une méconnaissance de l’histoire des sciences ou de l’Histoire tout court. La science n’a pas toujours été européenne. Elle est née dans le bassin méditerranéen, en Egypte, où, soit dit en passant, les sommités intellectuelles grecques antiques sont allées faire leur classe comme d’autres viennent en Occident, de nos jours, pour apprendre. Ce n’est que la marche normale de l’Histoire. Les mathématiques et la physique n’auraient d’ailleurs pas eu leur essor, en Europe, à la Renaissance et surtout au 17e siècle, si les Arabes (que certains imbéciles traitent de sous-hommes, sur ce forum) ne les avaient pas développées et transmises à l’Europe, par le biais des études aristotéliciennes, au Moyen Age. Quelqu’un a parlé des Africains comme d’un peuple sans écriture, sous-entendu, l’Europe et l’Occident ont toujours eu une écriture, un alphabet. Mais d’où vient l’alphabet qu’on appelle aujourd’hui latin et dont nous sommes si fiers ? Et bien, les douze tablettes sacrées, qui donnèrent naissance aux Hiéroglyphes, viennent de Nubie, par l’intermédiaire de la vie religieuse. Le premier alphabet grec, qu’on a appelé le linéaire A, n’est qu’une version grécisée de l’alphabet démotique, tiré des Hiéroglyphes en vue d’un usage populaire. Et ce sont les Phéniciens, grands commerçants, qui vivaient sur le site actuel du Liban, qui apportèrent l’écriture aux Grecs anciens, qui eux-mêmes l’ont développée et transmise aux Latins... Alors tout est lié dans l’Histoire, et la marche de l’humanité n’est pas linéaire. Vous voyez, par exemple, les grandes puissances d’aujourd’hui n’étaient pas les grandes puissances de l’Antiquité, du Moyen Age... L’Espagne et le Portugal étaient les plus grandes nations du Moyen Age. Que sont-ils aujourd’hui ? Et qu’est la Grèce d’aujourd’hui par rapport à la Grèce antique ? Bref, je ne vais pas vous faire un cours d’histoire géopolitique du Monde.

Pour finir : certains me disent : « L’esclavage et la colonisation ont existé dans d’autres époques et chez d’autres peuples ». Certes ! J’entends bien cet argument, même s’il est un peu court de mon point de vue lorsque, subrepticement, on en conclut qu’il faut fermer les yeux sur l’esclavagisme et la colonisation française. Sous-entendu, c’est la marche normale de l’Histoire. En effet, le fait que des Grecs aient mis en esclavage d’autres peuples de l’antiquité, que des Romains aient colonisé des Gaulois, le fait que des Arabes aient pratiqué de l’esclavage sur les Noirs, tout cela exonère-t-il les Européens de leurs responsabilités dans leurs pratiques esclavagistes et coloniales sur les peuples non européens ? Tout cela exonère-t-il la France d’une réflexion intelligente sur son passé colonial, surtout quand ses conséquences se font encore sentir aujourd’hui ? Tout cela autorise-t-il un Président français, même en phase avec les préjugés populaires de notre pays, à fouler aux pieds la vérité historique, la morale politique et à mentir de façon éhontée sur l’histoire des peuples africains ? Si c’est cela que certains souhaitent me faire admettre, alors ils n’y arriveront pas.

Mes salutations citoyennes aux intervenants du premier et du troisième groupe.

L’auteur.


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