GUERRE, TERRORISME... c’est bon pour la BOURSE
SADDAM à la rescousse
Début 2003, rien n’est plus attristant que la lecture de l’AGEFI : « Les investisseurs clôturent sans regret une année boursière désastreuse. L’indice phare de la Bourse de Paris a terminé 2002 sur la plus importante baisse annuelle de son histoire. » Ou : « Les marchés américains ont connu en 2002 leur troisième année de baisse consécutive. Ils sont désormais hantés par la perspective d’une guerre en Irak. » (02/01/2003)
Ou encore : « Les espoirs de rebond de l’économie allemande en 2003 s’envolent. » (08/01) La guerre qui se profile suscite d’autres inquiétudes : « L’angoisse face au risque de guerre touche durement les marchés boursiers. Pour tenter de légitimer une intervention militaire en Irak, le président Bush promet d’apporter des preuves à charge contre Bagdad le 5 février.
En attendant, l’économie reste en panne et, faute de repères, les Bourses broient du noir. » (l’AGEFI , 30/01)
Un contre-sens répandu pourrait faire croire que si les marchés sont déprimés, c’est parce que la guerre approche. Alors qu’en fait, ce qui les afflige, c’est plutôt le risque que la guerre s’éloigne. Il ne faut donc pas s’étonner si « les manifestations pacifistes de la semaine dernière n’ont que modérément rassuré les marchés » (l’AGEFI, 18/02). La guerre, pas de problème : C’EST L’AVANT GUERRE QUI CREE INCERTIDUE, confusion et pertes d’argent. « L’histoire nous dit que lorsque l’Amérique se trouve sur le pied de guerre, les marchés chutent de 11 à 17 %.
Mais une fois la guerre engagée, le marché se redresse », explique David Schwartz, historien des marchés financiers, cité dans le Monde (23/09/2002).
L’expert financier André Gosselin se montre encore plus cru : « Lors des préparatifs de guerre, comme c’est le cas actuellement, les indices sont en baisse, alors qu’on s’attend à ce qu’ils repartent à la hausse dès que les premières bombes tomberont sur l’ennemi. » (sur le site Lesaffaires.com, mars 2003)
Ça y est, nous y sommes presque ! « Les spéculateurs ont déjà reproduit par avance le scénario boursier de 1991. Le dernier ultimatum lancé par la Maison blanche à Saddam Hussein soulage les Bourses. » (l’AGEFI, 18/03).
Les bonnes nouvelles s’enchaînent en rafale : « Vendredi, l’envolée de l’indice parisien a même dépassé le précédent record remontant au 17 janvier 1991, jour du déclenchement de l’opération Tempête du désert. » (l’AGEFI,17/03) « L’abandon par les Anglo-Américains de l’attente du feu vert de l’ONU pour attaquer l’Irak [...] a levé l’incertitude - ce que la Bourse déteste par dessus tout - sur le déclenchement d’une guerre. Au total, en trois séances, l’indice CAC 40 a gagné 17,83 % » (JdF, 22/03).
Cependant, les Bourses restent nerveuses. Après la fulgurante victoire américaine, les premières embûches trouvées sur le chemin des « libérateurs » donne des suées froides aux marchés, sensibles comme des chatons au moindre imprévu.
Sombrement lucide, l’AGEFI brandit l’index : « Les marchés s’étaient emballés à l’idée d’une guerre propre presque virtuelle, et d’un effondrement rapide du régime de Saddam Hussein. Ils avaient simplement oublié que la guerre reste la guerre, faite de victimes militaires et civiles, de bavures, de pièges imprévus, de résistances inattendues. [...] Au lieu d’acheter au son du canon, les marchés auraient assurément mieux fait de contenir leur impatience. » (25/03/03).
Mais les chenilles tournent et, quelques jours plus tard, les forces de Saddam sont enfin en déroute. Le résultat, on vous le donne en mille : « Les Bourses ont fortement rebondi hier, soutenues par l’avancée des forces de la coalition vers Bagdad », applaudit l’AGEFI (03/04), qui en oublie les consignes de prudence qu’elle prêchait une semaine plus tôt. Le 12 avril, Le Journal des Finances peut enfin saluer la victoire de Bush, avec une note de regret toutefois : « L’issue heureuse de la guerre en Irak constitue un immense soulagement et supprime une inconnue majeure sur l’existence d’un risque latent d’embrasement au Proche-Orient. La reddition, à la fois rapide et sans condition, des fidèles de Saddam Hussein n’a pourtant pas donné lieu à l’envolée boursière que la plupart des opérateurs attendaient. »
Encore quelques semaines de patience, les amis : « La psychologie des investisseurs semble avoir changé. Le rebond du Dow Jones est de l’ordre de 20 % depuis le mois de mars et la guerre en Irak. [...] L’indice CAC 40 a rebondi de 31 % en trois mois par rapport au point bas de 2 403 points touché le 12 mars » (JdF, 07/06). C’est signe de bonne santé, effectivement, pour « la psychologie des investisseurs ».
Dans l’euphorie de la victoire, la presse financière française, qui avait jusqu’alors plutôt partagé le scepticisme de son gouvernement, renoue avec son américanophilie habituelle : « Les Américains veulent moderniser l’islam et montrer qu’il est compatible avec la démocratie, tandis que les intégristes veulent islamiser le modernisme », pérore sentencieusement le JdF (26/04/03).
Une poudrière, l’Irak occupé ? Allons, rien à craindre de ce côté-là : « Bagdad peut devenir, demain, un modèle dans une région du monde où la démocratie n’est qu’un mot lointain et vague. » (JdF, 18/04).
Ah, la merveilleuse science divinatoire des journalistes financiers épris de démocratie !
30/08 01:04 - mat
@Laurent_K Aussi bizarre que ça puisse paraître pour le commun des mortels, il n’est pas (...)
29/08 09:27 - Luigi Chiavarini
Effectivement c’est un jeu de C.. ; je m’expliques : Il y a longtemps que (...)
29/08 09:24 - Internaute
@Laurent_K Je ne vois ce que viens faire Hitler dans cette histore mais, pour votre (...)
29/08 08:47 - Luigi Chiavarini
Intuitivement j’expliquerais ce phénomène en disant que cela correspond à (...)
29/08 08:43 - Luigi Chiavarini
Merci pour cette correction nécessaire .A la question y aura t’il dévaluation la réponse (...)
29/08 08:24 - Luigi Chiavarini
Malheureusement la réponse est plus que probablement OUI, voir mon commentaire plus (...)
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