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Commentaire de Philippe Vassé

sur Du mont Lassois à Gergovie


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Philippe Vassé Philippe Vassé 27 août 2007 14:41

Bonjour,

Rendons les textes du CNRS au CNRS. Et les citations à leurs auteurs.

Ainsi que les « mises à jour » de connaissances reconnues depuis plusieurs années par les archéologues à ceux qui les ont découvertes et annoncées, notamment le constat de « villes » à cette époque (fait acquis depuis 2002- voir communiqué)

Pour information, voici le texte intégral du communiqué du CNRS sur les découvertes dont l’article traite.

Toute coïncidence de parties de l’article avec ce texte pourrait être du copie/collé de bon aloi, qu’il est salutaire de signaler alors par honnêteté morale vis à vis des lecteurs.

La choses et donc ici corrigée.

PS : le communiqué aborde plusieurs problématiques de la même époque comme chacun pourra le lire avec intérêt. Chacun vérifiera avec ce communiqué (chapitre sur la « ville » du Mont Lassois) que la connaissance de « villes » de l’époque, décrite ici comme une nouveauté surprenante cuvée 2007, est..acquise depuis 5 ans déjà par les historiens et archéologues européens !

Nous sommes ici dans le constat renouvelé et la multiplication des sites permettant ce constat réitéré. Suivre les découvertes « urbaines » de cette époque est donc une excellente chose, mais donner la parole aux chercheurs de terrain me semblait une idée utile.

Paris, 31 juillet 2007 Mise au jour du palais de la Dame de Vix

Après la tombe de la Dame de Vix, découverte en 1953, et la « ville » dans laquelle elle habitait, topographiée entre 2004 et 2006, c’est aujourd’hui au tour de son palais d’être mis au jour par une équipe franco-allemande. Dans le cadre du programme de recherche « Vix et son environnement », coordonné par Bruno Chaume, chercheur CNRS, les archéologues ont découvert un bâtiment qui témoigne de l’influence des civilisations méditerranéennes (grecque et étrusque) sur le monde celtique de la fin du premier âge du fer (fin VIe- début Ve siècle avant notre ère).

LE MONDE CELTE ET LES TOMBES A CHAR

A l’époque du premier âge du fer (de 820 à 450 avant notre ère), la Bourgogne est habitée par les celtes anciens, dont le territoire s’étend au Nord-Ouest des Alpes. Les archéologues ont reconstitué leur civilisation grâce aux fouilles (il s’agit d’une civilisation sans écriture), notamment des tombes à char sous tumulus. Dans ces sépultures, les défunts sont allongés sur la caisse d’un char, avec leurs armes, leurs parures et un ensemble d’objets importés des régions méditerranéennes qui témoignent d’un rang social élevé.

Parmi ces tombes, l’une des plus riches et des plus célèbres est celle de la « dame de Vix », découverte en 1953 au pied du Mont Lassois, à Vix. La défunte, enterrée selon un rituel habituellement réservée aux hommes, a été inhumée vers 480 avant notre ère. Elle portait de nombreux bijoux en bronze, en perles et en or. La tombe contenait des objets méditerranéens, grecs et étrusques, dont le fameux cratère de Vix, le plus grand que l’Antiquité nous ait légué.

LA « VILLE » DU MONT LASSOIS

Depuis 2002, les fouilles ont repris sur le Mont Lassois, dans le cadre d’un programme de recherche international intitulé « Vix et son environnement »[1]. La prospection géophysique du site (plateau supérieur du Mont Lassois), réalisée entre 2004 et 2006 par un chercheur allemand, a révélé un habitat ordonné, résultat d’une conception d’ensemble préalable et d’une planification précise des travaux. Les parcelles s’alignent de part et d’autre d’un axe de circulation central. Elles accueillent chacune deux ou trois maisons, orientées parallèlement à la rue et sont entourées d’une palissade. Ce plan, très aéré, contraste avec celui des autres sites de la même époque, où l’agrégation compacte des maisons domine. Autre caractéristique : au Sud, trois bâtiments sur pilotis auraient servi au stockage des céréales ou d’autres denrées alimentaires. Dans le monde celtique, où les ressources sont normalement gérées en famille, ces silos collectifs sont une exception. L’habitat de Vix peut ainsi être qualifié de pré-urbain.

Jusqu’à présent, on pensait que l’urbanisation de l’Europe occidentale n’avait commencé qu’avec la civilisation des oppida (IIe - Ier siècle avant notre ère). Mais depuis quelques années, les fouilles d’autres sites contemporains de Vix avaient déjà fourni quelques indices en faveur d’un développement urbain précoce (à La Heuneburg et Ipf, en Allemagne, ou à Bourges, en France). Ces découvertes, confirmées par les trouvailles de Vix, font donc reculer l’apparition des premières villes de plusieurs siècles dans cette région.

LE PALAIS DE LA « DAME DE VIX »

Cette année, l’équipe franco-allemande de Bruno Chaume termine la fouille du plus grand bâtiment de la « ville » du Mont Lassois. Occupant le centre de la parcelle la plus vaste, il est flanqué d’un bâtiment plus petit et peut-être d’un troisième, symétrique au deuxième. Ce bâtiment est unique à plusieurs égards. D’une part, il affiche de très grandes dimensions : 35 mètres de longueur, 21,5 mètres de largeur et entre 12 et 15 mètres de hauteur (la taille d’une église actuelle). D’autre part, il est doté de deux antes (murs qui avancent pour fermer un porche) et d’une abside. La forme générale, sans équivalent dans le monde celtique du premier âge du fer, se rapproche de celle d’un Mégaron (édifice servant de temple et de palais) grec. Les fouilles, qui ont mis au jour des traces d’activité domestique (déchets) et de banquets (fragments de huit vases céramiques imitant des cruches en bronze), semblent indiquer que ce bâtiment servait à recevoir la caste supérieure de la société. Il se rapproche donc, par sa fonction, de la Regia Domus (maison du roi) des premiers rois de Rome. On imagine que la Dame de Vix et son entourage y ont vécu.

La mise en place et le contrôle d’un tel ensemble urbain, qui inclut également des fortifications en cours de fouille par une équipe autrichienne, suppose un pouvoir politique fort. Ils témoignent d’une société structurée, très hiérarchisée. Pour l’époque (500 ans environ avant notre ère), il s’agit d’un constat sans précédent.

[1] coordonné par Bruno Chaume, chercheur CNRS au laboratoire Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés (CNRS/Université de Dijon, Ministère de la culture et de la communication). Le programme « Vix et son Environnement » est soutenu par le Service régional de l’archéologie, la DRAC de Bourgogne, le Conseil régional de Bourgogne, le Conseil général de la Côte-d’Or, et la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais. Les partenaires du programme sont : le CNRS, l’Université de Bourgogne et le service de fouilles de la Sarre pour la fouille du palais, l’Université de Vienne pour la fouille des fortifications, le Service des fouilles du Bade-Wurtemberg et Université de technologie de Stuttgart pour la prospection géophysique et topographie, l’Université de Kiel pour la fouille de l’abside du palais.

Vue aérienne du Mont Lassois, où a lieu la fouille du palais de la dame de Vix © René Goguey - CNRS 2007

Prospection géophysique du Mont Lassois, qui révèle le plan de la ville, et l’existence d’un grand bâtiment à abside, dont la fouille a révélé qu’il s’agissait du palais de la Dame de Vix © Harald von der Osten-Woldenburg


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