Ouarf ouarf , vouip , le combat des conducteurs de câtcât en ville ... Que de bon humour , m’enfin , si seulement ils en avaient , des revendications , les conducteurs de câtcât ... mais il n’en n’ont pas plus qu’ils n’ont de combat ... arg ... il n’ont que des câtcât .... non , ils ont aussi ... PEURS ... d’où ...
... Enclave sécuritaire ...
... Fixe , tout d’abord ...
Barrieres , piscine privée , vigiles , barreaux métal , sous les volets fragiles , cadenas serrures et trousseaux de clefs clinquants , déprime en double clic , silence au soir qui vient , doucement , claque des dents, d’une fièvre sourde et docile ... Un judas , un crochet ... Fermé dans son cloaque , Phobos court apres lui , sous l’apparence d’une traque d’un voleur d’un bandit...
... Enclave sécuritaire , peurs de toi peurs de lui , de possibles improbables , de crimes inévitables , d’intrusions bouffeuses d’âmes , ... et puis cet ennui froid ... froid , comme une lame ...
... Sortir , ...
Sortir , passer , parcourir ma ville , devenue grise et sale , devenue si hostile, ah , la misère effrayante et son oeil qui voit tout, la jeunesse assoiffée de ma paix , certainement de mes sous , des regards qui m’opressent , de coté , au feu rouge , surtout qu’ils ne s’attardent , oui , qu’ils passent , qu’ils s’éloignent ... comme je ne respire , moite , mon corps ne bouge ...
Rouler blindé , haut et droit sur le pavé , exagerer l’aisance , rallonger la distance , entre le monde et moi , que je puisse le voir , tel un Dieu apeuré de s’y plonger et croire ...
Clima chic , lunettes noires , humeur d’Hummer au soir , humez donc l’amertume d’une pollution facile ,
D’un pare buffles et d’un treuil , d’un moteur indocile ,
cylindrée de mes peurs , à passer dans ma ville , peur de vivre avec vous , mesurez donc l’enclave , prolongeant la prison d’un des quartiers faciles , ...
... Mesurez mon enclave , fumante blindée noire et repoussante , ma si douce , si chère enclave , ... sécuritaire , ... mobile ...
GRL .