• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Bérenger

sur La société sous contrôle qu'on nous prépare


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bérenger 28 août 2007 21:59

Il y a quelques trente-cinq ans de ça, un certain Jean-Jacques Servan-Schreiber nous pondait un best-seller du nom de « La Tentation Totalitaire », où il faisait état de ses craintes de voir notre pays glisser insidieusement dans les rêts du communisme. C’était du temps de la guerre froide, où l’Occident avait peur des Chinois et de ce qui se tramait de l’autre côté du Rideau de Fer. Comme nous entretenons la peur des Barbus et des délinquants. Sauf que les Chinois étaient nettement plus nombreux que les Barbus et les délinquants. Par Barbus, j’entends évidemment les quelques milliers de fondamentalistes fanatisés qui pourrissent l’Islam et jettent le discrédit sur ce milliard de musulmans pacifiques et tolérants dont les médias ne parlent jamais. Pour ce qui est des délinquants, il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Apaches, jocrisses, blousons noirs, loubards, junkies, macs, racailles. Tant qu’il y aura des riches à détrousser, des lois à transgresser, des substances illicites à fourguer sous le manteau, une demande en pain de fesse et de la flicaille à ridiculiser, il y aura des délinquants. Faut te faire une raison, Nico, la pègre te survivra pour les siècles des siècles. Amen.

L’important, dans l’histoire, c’est la trouille, sa vie, son oeuvre.

Au Moyen Age on avait peur des Sarrasins. Les Gaulois craignaient que le ciel leur tombe sur la tête. Les bergers du néolithique redoutaient l’orage, qu’ils prenaient pour l’ire céleste. Saint Jean nous décrivait une Apocalypse aussi hallucinante qu’un blockbuster de Steven Spielberg. De tous temps l’Homme s’est fabriqué des trouilles, et ces trouilles lui ont servi à donner du sens à cette peur viscérale, inscrite au plus profond de ses gènes, et dont il ne se défera jamais, qui est la peur de la mort. Quelle que soit la nature du péril invoqué, c’est toujours de l’idée de la mort qu’il s’agit. Et que l’on s’abrite sous un bouclier, que l’on s’enferme derrière les murailles d’un château-fort, que l’on sacrifie à des rituels propitiatoires ou que l’on place des caméras partout et que l’on mette en fichiers la population, c’est toujours, toujours de la même vieille trouille qu’il s’agit, trouille et dont on cherchera, toujours aussi illusoirement, à se protéger.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès