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Commentaire de bcordelier

sur Iom post iom... (petit à petit...)


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bcordelier bcordelier 2 septembre 2007 16:13

Je m’excuse également auprès de l’auteur initial du fil, mais je me dois d’apporter quelques commentaires précis sur ce qui précède.

@ skirlet [citation]La différence, c’est que Akademio entérine l’usage au lieu d’introduire de nouveaux mots proposés par les usagers. Autrement dit, si un mot utilisé a acquis une notoriété parmi les espérantophones, Akademio l’approuve, et non l’inverse[/]

C’est une appréciation byzantine. Il s’agit bien en réalité de la même chose. Simplement, étant donné que le nombre des kotavophones est bien moindre que celui des espérantophones, les innovations et les usages promus par les locuteurs émergent beaucoup plus vite et pénètrent beaucoup plus rapidement. Et le comité linguistique, qui entérine ou non, est simplement beaucoup plus réactif que les lourdes institutions de type Académie telles que vous les présentez. En outre, cette langue évolue en permanence, avec ses locuteurs justement, ce qui est plutôt un signe positif.

@ Esperantulo Je vois qu’effectivement vous avez étudié en profondeur la grammaire Kotava, ce qui n’est pas si fréquent. smiley Pour ma part, je connais bien le Fundamento et nombre d’exégèses grammaticales de l’espéranto, et je vous rejoins complètement pour dire qu’en réalité 200 pages sont bien insuffisantes pour tout décrire.

Mais justement sur ce point, la légèreté des 16 règles de base est un peu un leurre. La règle 13 dit : « On utilise la finale n pour indiquer l’accusatif. » C’est un peu court. Qu’est-ce que l’accusatif ? quels contextes d’emploi ? quelle fonctions grammaticales ? pourquoi le lieu avec mouvement utilise t-il l’accusatif ? etc... Par ailleurs, où figure la liste des affixes, si importants dans la morphologie de l’espéranto ? Pas dans ces fameuses 16 règles. Une grammaire digne de ce nom n’évacue pas ces questions. La grammaire officielle du Kotava fait effectivement une quarantaine de pages, mais au moins les questions importantes de ce genre, et bien d’autres, sont décrites.

Quand vous jugez la grammaire du Kotava compliquée, je sais que vous ne faites pas référence à cette différence de nombre de pages. Non, j’imagine que vous pensez davantage au système verbal (conjugaison, modalités, états) qui, malgré les nombreux exemples fournis mérite, à mon sens, des ampliations et surtout d’être davantage perçu de façon dynamique que comme une grille pesante donnant parfois l’impression que seules les nuances les plus fines seraient linguistiquement correctes. Ce n’est pas parce que des mécanismes pointus sont disponibles qu’il faut forcément les employer. L’important, c’est de se faire comprendre. Richesse grammaticale n’est pas antinomique de simplicité, heureusement.

Sinon, sur vos remarques quant à la « difficulté » d’apprentissage du vocabulaire, au regard de sa langue natale, globalement je vous suis. Apprendre une langue dont 100% du vocabulaire est inconnu est évidemment plus compliqué qu’une dont 80% des racines sont plus ou moins déjà connues. Situation que vivent les africains ou les asiatiques lorsqu’ils doivent apprendre l’anglais ou ... l’espéranto. Le Kotava, à ce titre, n’est plus compliqué que pour les occidentaux (dont fait aussi partie l’ensemble des slaves !). Mais -et là on retrouverait le vrai thème de base de savoir quel est l’intérêt d’utiliser une langue auxiliaire quand l’anglais joue déjà ce rôle- les arguments simplement techniques sont de faible poids par rapport aux arguments plus profonds tels ceux qui touchent à la culture et aux corpus linguistico-sociétaux. Décider d’utiliser une langue auxiliaire pour faire pièce à celle ou celles naturelles actuelles est quelque chose d’éminemment symbolique et touchant au cœur des notions d’identité et de relation aux autres. smiley


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