Vous avez raison, même ces énormes réserves (3ième mondiale) ne constitue que 4 années de consommation actuelle (84 millions de barils par jour). Mais si vous avez bien compris le problème du « peak oil », vous savez que les réserves de pétroles ne sont pas l’élément clef.
Ce qui est important pour retarder l’arrivée du « peak oil », c’est les capacités de production journalières. Or la capacité de l’Irak était estimée à 6 millions de barils par jour au lieu de 1.5 millions d’avant l’invasion. De quoi donner une grande bouffée d’air frais aux marchés pétroliers qui sont aujourd’hui saturés. Aucun pays n’a aujourd’hui la capacité d’augmenter sa production en cas de pépin ailleurs, pas même l’Arabie Saoudite. Le marché fonctionne à flux tendu et tout accident/guerre peut conduire à la pénurie.
Lisez le discours de Cheney de 1999 :
"For the world as a whole, oil companies are expected to keep finding and developing enough oil to offset our seventy one million plus barrel a day of oil depletion, but also to meet new demand. By some estimates there will be an average of two per cent annual growth in global oil demand over the years ahead along with conservatively a three per cent natural decline in production from existing reserves. That means by 2010 we will need on the order of an additional fifty million barrels a day. So where is the oil going to come from ?
...
While many regions of the world offer great oil opportunities, the Middle East with two thirds of the world’s oil and the lowest cost, is still where the prize ultimately lies."
Traduction :
« Nous avons besoin de trouver une capacité nouvelle de production de 50 millions barils par jours. D’où le pétrole pourra-t-il bien venir ? ... le Moyen Orient avec le 2/3 du pétrole mondial et les couts de production les plus bas, reste en définitive l’endroit où se cache le trésor. »
Alors oui l’Irak n’était suffisant pour solutionner ce problème ... mais sans l’Irak, il n’y avait aucune solution envisageable à ce problème. Et qu’on ne vienne pas m’accuser présenter des informations douteuses, le discours d’un Cheney, c’est de la première main en ce qui concerne la politique étrangère/énergétique américaine.