@Monsieur Cabanel, si vous n’existiez pas, il faudrait vous inventer ! Dans un autre de vos articles, vous déploriez qu’on n’ait pas exploité la géothermie en France hors le forage de la Maison de la Radio (comme de bien entendu car la France est toujours en retard !) et vous découvrez maintenant qu’il y a 150 000 logements ainsi équipés et, grâce à un correspondant, l’existence du pilote de Soultz-Sous-Forêts que je vous avais pourtant cité !
Mais trêve de plaisanterie : à l’attention, non pas de vous car cela ne semble servir à rien, mais d’autres sur ce site, je rappelle que le flux géothermique moyen, c’est-à-dire la puissance thermique qui traverse la croûte terrestre est en France de 65 mW/m2.Si vous voulez faire de l’électricité avec cette chaleur,il vous faudra forer un puits d’environ 6000 mètres, y faire circuler de l’eau pour qu’elle atteigne la température régnant à ces profondeurs, soit environ 200 °C, avec la vapeur produite il vous faudra faire tourner une turbine à vapeur , dont le rendement de transformation de la chaleur en électricité sera de 10 % environ.Vous pourrez ainsi alimenter une ampoule de 65 W par hectare de terrain exploité.C’est donc extrêmement faible. Tout ceci pour faire comprendre que le flux géothermique naturel est beaucoup trop faible pour en tirer des quantités significatives d’énergie. Les exploitations géothermiques ne fonctionnent donc pas de cette façon:elles exploitent des stocks de chaleur accumulés au cours des temps géologiques et les dissipent car au rythme où on exploite ces stocks, le flux naturel n’a pas et de très loin le temps de le renouveler.L’énergie géothermique n’est donc pas plus renouvelable que ne l’est le pétrole, qui lui aussi se forme continuellement dans la nature, mais à un rythme beaucoup plus faible que son rythme d’exploitation.
Ce qu’on exploite, c’est donc un stock de chaleur et son exploitation refroidit le gisement.Au bout de quelques dizaines d’années l’exploitation n’est plus possible.
Ces stocks de chaleur sont de deux types:1-la chaleur accumulée dans des aquifères profonds( la nappe du Dogger par exemple)que l’on atteint par des forages de type pétroliers 2-la chaleur accumulée dans des roches profondes ( le plus souvent volcaniques) où existe une circulation naturelle d’eau qui amène cette chaleur à faible profondeur.Le type 1 se trouve dans beaucoup de bassins sédimentaires,le type 2 correspond à des sites exceptionnels, correspondant souvent à des zones volcaniques actives que l’on trouve dans un petit nombre de pays ; Etats-Unis, Philippines,Costa-Rica, Islande, en Europe la Toscane en Italie.
Soultz-sous-Forêts est du type 2, mais la circulation d’eau y est trop faible pour permettre une exploitation rentable. Le projet consiste donc à améliorer la circulation de l’eau en agrandissant les fractures par lesquelles elle transite.La chaleur est transformée en électricité parce que la température de l’eau , 200 °C,le permet
Quant aux quantités disponibles en France, on est bien loin des 30 Mtep que vous annoncez. Actuellement, la production annuelle, est d’environ 0,15 Mtep pour l’exploitation des aquifères pour le chauffage, et l’équivalent de 0,02 Mtep pour l’électricité ( centrale de Bouillante en Guadeloupe). Soultz apportera 0,01 Mtep si çà fonctionne car ce n’est pas gagné !Par un coup de votre baguette magique, vous allez multiplier la production française par 150 dans les années qui viennent ? On croît rêver.
Votre correspondant me semble confondre la géothermie avec l’exploitation de la chaleur des sols, qui est en fait de la chaleur solaire. Il s’agit donc ici d’une ressource renouvelable, relativement abondante et qui mérite qu’on s’y intéresse plus qu’on ne le fait.
Cabanel, comme l’a dit quelqu’un sur ce site, à force de parler inconsidérément de choses que vous connaissez très mal, vous finissez par déconsidérez les mouvements écologistes, qui ne le méritent pas.