• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Halman

sur Le peuple emmerdeur


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Halman Halman 5 septembre 2007 18:29

Ah les supermarchés, lieux de vies du 20ème siècle qui semblent remplacer les agoras et forum antiques.

Toute la population s’y retrouve, s’y reluquant, s’y pavanant, s’y examinant.

Et sans oublier l’insupportable qui s’imagine que c’est en vous poussant aux fesses toutes les 30 secondes avec son caddie que ça va aller plus vite, tout en racontant sa vie bien fort au téléphone portable.

Les jeunes couples de la caisse voisine qui reluquent vos courses étalées sur le tapis roulant, ne pouvant s’empêcher de leurs critiques acerbes, eux qui ont rempli à déborder leur caddie d’apéritifs et de gâteaux apéritifs, avec juste un steak et une boite de conserve sur le tas de bombes atomiques diététiques pour alibi de manger quelque chose quand même.

Le jeune cadre dynamique qui vient de prendre un poste dans une société quelconque et un appartement tout aussi quelconque dans le quartier, en tenue hyper stricte costume cravate le plus sombre possible, sinistre à déprimer, chaussures noires à bouts carrés comme c’est la mode en ce moment, pda à la main, sacoche d’ordinateur à l’épaule, regard glacial qui examine les autres limite le mépris, et qui ne dépose sur le tapis roulant que quelques bouteilles d’apéros, des tas de gâteaux monstrueusement salés et dégoulinants de graisses dans leurs paquets, une tranche de jambon et une boite de raviolis, une salade et un sachet de 3 pommes (le régime pour se donner bonne conscience), l’obligeant à revenir le lendemain en râlant parce qu’il faut « encore faire les courses ».

Celle qui pose une bouteille de lait et une bouteille d’eau minérale, contente d’elle même d’ayant laissé un pack éventré inutilisable dans les rayons, s’imaginant qu’en revenant tous les jours au lieu de prendre un pack pour la semaine elle va payer moins cher. Et vous assénant au passage d’un regard du genre « feriez bien d’en faire autant ». (il y en a qui ne doivent avoir que ça à faire de leur vie, courir les magasins) Et elle se croit malines avec son pied de nez infantile à la société de consommation.

Celui qui fait 20 fois tous les rayons, le téléphone à la main, demandant à sa copine s’il faut du beurre, du savon, de quelle marque. Je me demande toujours si ceux là habitent vraiment chez eux pour ne même pas savoir ce qu’ils mangent et avec quoi ils se lavent...

Le groupe d’ados hurlantes qui passent leurs temps dans les supermarchés en dévisageant les gens, reluquant leurs courses dans leurs cabas et y allant de leurs commentaires moqueurs.

Et le pompon du pompon : les couples en grandes discussions de leurs problèmes relationnels, avançant à peine, parfaitement indifférents au monde alentours, la plupart du temps bloquant une travée sans même s’en rendre compte, obligeant les autres clients à faire demi tour pour trouver un chemin différent.

Ceux qui me font péter les plombs, laissant en plein milieu d’une travée de surgelés leur caddie à peine rempli, s’étant barrés on ne sait où à l’autre bout du supermarché chercher pendant une heure le tube de dentifrice qui va bien, empêchant tout le monde de passer.

Là je n’hésite pas une seconde à balancer le caddie sur le côté avec un regard d’assassin tellement psychopathe que les propriétaires du tas de ferraille n’imaginent même pas broncher.

Le couple qui met une heure à choisir un fromage, le tatouillant et retatouillant dans tous les sens d’un air très scientifique et connaisseur, tout en papotant, s’en foutant royalement que les gens attendent pour se servir aussi, incapable de comprendre que leurs théories sur à quel point un calendos doit être fait est fumeuse et nulle à souhait.

Ceux qui sortent leur science « ça c’est mauvais, ça c’est de la m***e parce que ça contient ci et ça ».

Ceux qui vous regardent comme un cinglé parce que vous sautez pour prendre le seul jambon que vous pouvez consommer sans être malade, celui à -25% de sel, bien entendu planqué dans le rayon de plus inatteignable tout en haut.

Ceux qui utilisent une ruse de pourri mentaux pour aller plus vite à la caisse, qui consiste à envoyer la marmaille dans une queue différente, et ci celle ci avance vite, de les y rejoindre en passant devant tout le monde.

Belle éducation pour les gosses, en faire des petits truands immoraux à 10/12 ans...

Celles qui tentent le coup de mettre quelques unes de leurs courses parmi les vôtres, espérant qu’on ne remarquera rien et qu’on va payer à leur place ! Ca avec moi çà ne marche pas, sachant toujours très exactement ce que j’achète. Qu’est ce qu’elle s’imagine cette voleuse, qu’avec mes problèmes de santé je vais pouvoir manger du hamburger trempé dans une graisse immonde et que je ne vais pas broncher ? Et avec un culot monstre, s’excuse avec un grand sourire s’imaginant que je ne l’avais pas vu faire, me zyeutant du coin de l’oeil voir si je me rend compte de quoi que ce soit ?

La minette au décolleté impressionnant ou à la robe transparente qui vous assassine du regard parce que vous y avez jeté un rapide coup d’oeil lorsque elle se penche pour prendre un paquet de pattes de régime au fond du bac, et que par conséquent la vue plongeante était inévitable.

Le gaillard qui regarde d’un oeil menaçant tout mec se permettant le moindre regard vers sa femme habillée limite impudique.

Le vendeur de poissons qui vous hurle dans les oreilles au passage comme la sono des Rolling Stones alors que vous êtes crevé de votre semaine avec une migraine à faire exploser le crâne.

La folle parano qui fait un scandale parce que la caissière l’a outragée en lui demandant de montrer si son caddie personnel était bien vite au passage de la caisse. « Tout le monde va me prendre pour une voleuse, vous n’avez pas honte, et patati et patata ! »

La caissière déprimée qui vient en civil sur son jour de congé papoter avec sa collègue, s’épancher à son oreille amicale de bonne copine, et tous les clients de connaître ainsi, bien déprimés, ses gros malheurs avec la chef qui fait n’importe quoi avec le planning, son mari qui veut la quitter depuis qu’il sait qu’elle a telle maladie, et puis elle va aller voir les syndicats, et puis elle va prendre rendez vous avec la direction...

Un des rares caissier homme qui continue sa conversation personnelle et intime avec une collègue qu’il drague à trois caisses de là, mettant 200 personnes au courant de leurs soirées intimes de puceaux en rut...

Le mec de 20/25 ans, 3 têtes de plus que vous, derrière vous dans la file d’attente, habillé comme un gamin de 14 ans, pantacourts jusqu’aux genoux montrant des chaussettes de gamins, une casquette à l’envers et qui se met à hurler dans son téléphone portable comme si l’interlocuteur était à l’autre bout de la planète, racontant des histoires de consoles de jeux de gamins.

La végétarienne, pâle, maigre limite à s’écrouler devant vous, en robe longue et trois tailles trop large s’imaginant cacher sa maigreur, avec un turban sur le crâne pour cacher une calvitie causée par une carence en protéines dangereuse, qui pose devant vous trois tomates et deux courgettes.

Les couples des courses du vendredi soir avec deux caddies remplis de bouteilles d’alcool, de la bière au champagne en passant par le gros rouge qui tache, les apéros et les sodas et de gâteaux salés. On imagine déjà la beuverie du vendredi et du samedi soir et la gueule de bois le lundi au travail.

Celle qui dépiaute 50 tickets de remboursements et rabais, sort 25 cartes de fidélité avant de trouver la bonne, juste devant vous, vous faisant poireauter un quart d’heure le plus tranquillement du monde. Tout ça pour gagner 5.5 euros sur 130...

Et ça débarque à la caisse « au moins 15 euros » avec deux articles à 50 centimes et ça doit retourner dans les rayons chercher autre chose pour faire le compte. Compter de tête il y en a ça leur est impossible.

Et à chaque cliente avec des bébés : « Mais elle est mignonne, et quelle âge ça lui fait, et quelle jolie robe elle à, et comment elle s’appelle, et vous l’avez eu quand, ah moi aussi j’étais à telle clinique, et bla bla bla ».

Et on rentre crevés on se demande pourquoi, tout ça pour des courses qui ont duré une heure et demie alors qu’en une petite demie heure ça aurait dû être fait comme en période de vacances d’été !

Mais qu’ils y restent tous en vacances, qu’on puisse faire nos courses zen et rapidement !

Mais non ils ont l’art et la manière de vous pourrir la vie afin de rendre pénible ce qui devrait être simple !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès