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Commentaire de Raphaël Zacharie de Izarra

sur La passion : le grand malentendu


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Raphaël Zacharie de Izarra (---.---.60.222) 8 septembre 2006 12:31

Comment pourrais-je croire en Rimbaud, alors qu’on l’évoque avec des vapeurs d’éther dans la bouche, des ronds de fumée dans la tête, de gros lapins rouges dans le chapeau ? Un personnage inspirant des clichés aussi indigents est trop suspect... Moi quand je parle d’Arthur, il me sort de la bouche des postillons, de la tête des idées vagues, du chapeau rien du tout.

Je ne crois pas en ces grandeurs scolaires inculquées par la superstition républicaine. Les « poteaux de couleurs », les « peaux rouges criards » et autres « haleurs » sont de pures sottises d’érudits. Certes bien tournées dans la forme, mais écrites pour le vent des envolées vides et cependant lues avec d’imbéciles frémissements dans la voix. Révélateur de la triste capacité de l’esprit humain à se laisser faussement bercer par des sornettes, Rimbaud est le symbole de l’embrigadement des masses crédules et ignorantes dans une sensibilité poétique frelatée, artificielle relayée par de doctes andouilles de l’Académie à qui nul n’oserait tenir tête.

Moi je prétends que Rimbaud est un médiocre voyant et que ses disciples sont de bêlants cornichons.

Parce que l’Enseignement National a inclus dans son programme ces pompeuses, indigestes carottes diarrhéiques censées incarner l’aboutissement de la Beauté verveuse et métrique (au lieu de dispenser en priorité à ces populations scolaires de bonnes grosses patates poétiques bien substantielles ou d’exquises salades lyriques pleines de légèreté, plus propres à contenter leurs véritables aspirations juvéniles), des générations de rebelles à la carotène enrégimentés par leurs professeurs de lettres font semblant d’apprécier le mets orange.

Le clou Rimbaldesque est à ce point enfoncé dans ces crânes ramollis que cracher sur le plat officiel est perçu comme un acte quasi criminel.

Je ne doute pas que j’aurai toujours sur le dos ces hordes de contaminés de la « pensée universitaire » pour me reprocher ma dissidence déplacée, à leurs yeux inacceptable... En effet, dans ce système bien huilé où l’esprit se nourrit de certitudes institutionnelles, on ne s’oppose pas ainsi au Dieu Rimbaud. Rimbaud, on ne le discute pas : ou on le vénère, ou on n’est rien qu’un pauvre épicier de province inaccessible aux hauteurs zénithales...

Au fait, qui parlait de rébellion poétique ?

Raphaël Zacharie de Izarra


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