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Commentaire de Szentelira

sur Le vent du créationnisme souffle sur l'Europe (suite)


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Szentelira 9 septembre 2007 21:30

Oui, il faut lire « A bas la démocratie » de Hans Hoppe http://www.lewrockwell.com/orig/hermann-hoppe2.html

Comme tout le monde n’est pas incapable de comprendre ce qu’il lit, on pourra y voir une claire dénonciation de la règle majoritaire comme le prétexte, à l’usage des imbéciles, dont les puissants se servent pour dépouiller les producteurs sous prétexte d’une mythique « volonté populaire ».

L’imposture centrale de la « démocratie » socialiste consiste à prétendre que notre « droit de vote » non seulement « justifierait » le pillage de la moitié de notre revenu par les hommes de l’État et leur usurpation à due concurrence de notre pouvoir de décider de nos propres affaires, mais que cette manière-là de décider serait « plus démocratique » que l’exercice de notre Droit de dépenser nous-mêmes notre propre revenu.

C’est justement là-dessus que les imposteurs de la « démocratie » socialiste rejoignent Hoppe dans son erreur, et on peut dire qu’il est leur dupe : parce que la vraie « démocratie », ce n’est pas la règle majoritaire appliquée à tout bout de champ et son corollaire, le développement indéfini de l’usurpation du pouvoir social par les élus, mais au contraire un régime où c’est le peuple qui décise de ses propres affaires ; comme il ne peut pas y avoir de décision collective (Arrow l’a démontré), la seule manière pour le peuple de décider lui-même des affaires qui sont les siennes, c’est que chaque citoyen décide par lui-même, et pour lui-même, de tout ce dont il peut, humainement, décider. En somme, que toutes les décisions aujourd’hui usurpées, accaparées par les hommes de l’état, en matière d’enseignement, d’assurance, de transport et de logement, soient prises par le citoyen lui-même, dépensant son propre argent.

Le marché est cent mille fois plus démocratique que les simulacres qui se donnent pour une « démocratie représentative », et qui ne sont qu’une pseudo-démocratie socialiste, où les hommes de l’état empêchent le peuple de décider de ses propres affaires - ce qui est la preuve la plus essentielle du fait que le socialisme est par définition anti-démocratique.

Hoppe a donc bien tort d’abandonner la démocratie aux socialistes, rejoignant Maurras qui disait que « la démocratie conduit au socialisme ». Si le système majoritaire est en effet essentiellement socialiste, il est tout sauf démocratique à partir du moment où il n’est pas un simple pis-aller appliqué aux seules décisions que le citoyen ne peut pas prendre lui-même, seul ou dans le cadre d’associations volontaires. La « démocratie » ainsi définie organise l’usurpation du pouvoir du citoyen par de soi-disant représentants de la majorité, et n’est donc qu’une pseudo-démocratie : Hoppe a tort sur ce point. Il reste qu’à partir du moment où on a reconnu son erreur sur cette question sémantique, sa critique du système majoritaire est irréfutable.

Bien entendu, cela n’a rien à voir avec un quelconque « darwinisme social », ni au sens vulgaire du « Droit du plus fort » puisque c’est précisément cela que condamnent les libéraux parce que c’est cela qui définit le socialisme (l’abolition du Droit sous prétexte de « solidarité » et de « justice sociale »), ni au sens de Herbert Spencer, qui voyait les règles sociales « évoluer » par élimination progressive de celles qui sont contraires à l’intérêt de la société. Hoppe a même écrit une réfutation de la version hayékienne de ce système « évolutionniste » http://240plan.ovh.net/ catallax/sections.php?op=printpage&artid=19 : il y explique que l’histoire ne confirme pas ce raisonnement (sinon le socialisme, qui est totalement antisocial, aurait été éradiqué depuis longtemps) et qu’elle ne peut pas le faire, pour des raisons logiques. Notamment qu’en revanche, le libre arbitre, dont il a montré qu’il est un présupposé nécessaire de la science (http://www.hanshoppe.com/publications/trans/hoppe_rationalisme-french.pdf), réfute définitivement les thèses de Hayek à ce sujet, et avec elles toutes celles qui prétendent expliquer les règles sociales par un modèle quelconque de « darwinisme social ».

Bien entendu, le libre arbitre implique lui-même l’absurdité du matérialisme scientiste, puisque que ceux qui prônent ce matérialisme sous prétexte de la science méconnaissent un présupposé logique de la science elle-même, et nient implicitement jusqu’à son existence.

Et toujours bien entendu, est par définition « sinistre » ce qui est de gauche. Tout aussi étymologiquement que la « démocratie », par nature, condamne le socialisme.


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