Consternant !
Je m’imaginais naïvement, n’ayant pas les chiffres en tête, que ces 156 368 « autres victimes » étaient les soldats américains, issus pour la majorité du « quart monde » des US, des victimes civiles d’Afghanistan et d’Irak, des victimes de « bavures » depuis le renforcement des mesures anti-terroristes...
Que nenni ! Voilà qu’on nous met tout dans le même sac, on secoue bien et le résultat est le même : « Pan pan ! T’es mort ». ???
Pardon, mais ça me scie !
Mais justement, justement ! Il y a déjà tant de drames contre lesquels on ne peut rien, qu’il est absolument inadmissible et insupportable que l’homme s’ y mette lui aussi, et ces victimes du 11 septembre, qu’elles soient plus de 2000, qu’elles soient 500 ou même 2, sont toujours de trop !
Elles sont de trop quelles que soient les justifications géopolitiques, quelles que soient les circonstances.
Sinon, je commence demain ma petite extermination personnelle : alors, voyons, euh... Qui m’exaspère ??? Le flic qui me colle une prune parce que je n’ai pas rechargé mon horodateur de résident samedi matin (j’ai fait la grasse et suis arrivée, hagarde et dépeignée, 10 minutes en retard), et c’est le même qui me rit au nez quand ma voiture est vandalisée et que je le supplie, liste de mes élèves en main, de me restituer leurs cahiers si, par hasard, ils étaient retrouvé ? Je le connais, j’ai son adresse. Un pétard dans son courrier ? Allez, quoi... Un de plus, seulement un de plus ! Pour me faire paisir, hmmm ? Je sens que vous cédez !
Non, vraiment !!!
Et vous oubliez l’entourage des victimes.
Un mort, bon... Mais c’est déjà assez difficile de « digérer » la disparition d’un être cher, même par des causes « naturelles », alors une victime de meurtre, d’attentat... Tout ça nous fait bon nombre de traumatisés, suicidés ou pousseurs au suicide en puissance. Ne les oublions pas.
Là où je rejoins l’auteur, c’est lorsqu’il évoque des morts où la responsabilité humaine se trouve engagée : le sida , ses médicaments hors de prix et les fanatiques anti-capote ; les femmes qui meurent encore en couches ; les tuberculeux alors qu’il existe un vaccin... J’en passe...
Mais celà justifie t’il d’en rajouter, ne serait-ce qu’une seule victime de destruction volontaire ?
Je hurle et hurlerai toujours que non !
Et pourtant, la mort ne m’effraie pas pour moi-même, mais qu’un homme puisse décider de celle des autres m’est insupportable.
Je terminerai par une citation de Prévert. Il avait refusé de se battre car il refuse d’ôter la vie à qui que ce soit, fut-ce un « ennemi ». Après le 2ème guerre mondiale, un « héros » lui lance d’un air méprisant : « Pfff. Si tout le monde avait fait comme vous... », et incluant l’ « ennemi », Prévert rétorque : « Eh oui... Si TOUT LE MONDE avait fait comme moi ! »... C’est tout con... Il n’y aurait eu ni guerre, ni victimes, ni héros... Je suis sûre qu’il s’en trouve ici qui s’ennuieraient !