@Captain Cap
Non, justement pas ceux-là : la nuit du 4 août était censée abolir les privilèges des nobles et du clergé, afin de tout remettre à plat. On pe peut pas à proprement parler d’« acquis sociaux », vu qu’ils étaient hérités d’un droit divin, et que seuls les « élus » avaient le droit d’en disposer.
Les acquis sociaux dont je parle sont ceux pour lesquels nos grands-parents se sont battu de dure lutte pendant environ 1 siècle pour améliorer les conditions de travail : fin du travail des enfants, droit à la santé, droit à la retraite, droit à un salaire décent, droit à des congés payés et j’en passe. Si aujourd’hui on est un pays « riche », avec la possibilité de se divertir, c’est quand même fortement grâce à ces hommes et ces femmes, qui parfois sont morts pour donner un meilleur avenir à leurs enfants.
Aujourd’hui, « acquis social » signifie « privilège qu’une petite minorité d’emmerdeurs du public cherche à tout prix à garder, pendant que nous, pauvres travailleurs du privé sommes obligés de nous serrer la ceinture ». Et c’est un peu dommage, parce que c’est un raccourci un peu caricatural. Presque toute ma famille travaille dans la fonction publique, et pourtant ce ne sont pas de riches nantis qui se vautrent dans la luxure. Mon père qui travaille dans la banque a peut-être plus d’avantages qu’eux. Pourtant,c’est un employé du privé !
Mais entre syndicats du public qui s’enlisent dans leur corporatisme digne des caricatures communistes des années 1970 et un syndicalisme privé qui a abandonné toute lutte, et à rendu les armes au patronat, les partisans de l’allègement de ces acquis ont toute voie pour s’exprimer.
Alors bien sûr je ne dis pas que certains avantages se méritent toujours (la fameuse « prime de charbon » de la SNCF), mais croyez-vous qu’il est normal pour un employé de la Banque de France (organisme qui, comme chacun sait, est inutile depuis la création de la BCE) de toucher une « prime sandwich » de quelques centaines d’euros par mois, ou que les députés français cotisent double à la retraite, leur permettant de partir à la retraite à 55 ans, alors qu’on est en train de remettre en cause les régimes de retraite « spéciaux » (ce qui n’est d’ailleurs pas forcément une aberration). Trouvez-vous normal qu’on demande toujours aux mêmes les sacrifices pour la Nation tandis que les vrais privilégiés continuent de se vautrer dans leurs avantages qui sont plus des cadeaux que des « acquis ». Peut-on parler de plan de « rigueur » pour certains et laisser-aller et laisser-faire pour d’autres (eux aussi fonctionnaires, mais dits « hauts », comme ceux qui surplombent la « France d’en Bas ») ?
Et si ces derniers acceptaient de sacrifier leurs avantages pour le bien commun ? Plus de voitures de fonction, de régimes spéciaux de retraites, plus de primes bidons, plus de possibilités de travailler, quand on est employé du public, dans une entreprise avec laquelle on a fait affaire, ou tous ces avantages qui n’ont rien à voir avec les quelques primes, les vacances en plus des profs et autres petits avantages qui font qu’il est encore bon de travailler dans le service public ?
Et si ils osaient refaire une nouvelle nuit du 4 août ? Chiche ?