@ auteur
Intéressant papier...
Le problème des expulsions est exemplaire, car il est le prototype de la politique spectacle qui prévaut en ce moment.
Il faut du chiffre, il faut expulser à tour de bras, même sans trop de préoccuper de la situation réelle des expulsables (tant pis si dans le tas il y des demandeurs d’asile politique !), il faut de la bonne image à monter au 20h de TF1 pour bien faire croire au peuple que l’on agit. Et pour justifier auprès d’eux mêmes et de la droite extreme que les électeurs le pennistes ont eu raison de voter Sarko...
Or l’action en la matière a besoin d’une réflexion profonde, sur différents axes. Le premier consiste à se demander comment sur le fond empêcher des gens de quitter leur pays pour faire 3 à 5000 km dans des conteneurs ou des camions et arriver en Europe. Et là, les réponses commencent à devenir complexes, les échéances plus longues, les marges de manoeuvre réduites... Tout cela ne colle donc pas avec l’agit-prop actuelle !
Soit dit en passant, le problème de l’immigration est aussi un problème de mondialisation. Tant qu’il sera moins cher de faire travailler des pakistanais, des sénégalais ou des maliens au black dans des entreprises ou chez des particuliers, et tant que l’exploitation des ressources naturelles et agricioles de pays du tiers et quart monde continueront, nous assisterons à de l’émigration clandestine. C’est là le deuxieme axe de réflexion en relation avec la marge de maneouvre réduite que j’évoquais.
Evidemment tout cela, c’est du long terme, et c’est bien moins « vendeur » qu’une bonne descente de CRS dans un squat pourri de la banlieue parisienne.
Cela me fait penser à un capitaine qui serait sur un bâteau (non pas un yatch pour une fois) qui prendrait l’eau, et qui passe son temps sà faire écoper l’eau pour rassurer les passagers (même si l’eau monte de plus en plus), sans réfléchir à la façon de colmater la brèche.