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Commentaire de Céline Ertalif

sur Quid de la procédure de parrainage des candidats à la Présidence de la République ?


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Céline Ertalif Céline Ertalif 9 septembre 2006 00:00

Il arrive maintenant une à deux demandes de parrainage par semaine dans nos mairies. A mes yeux, la proposition de loi organique présentée par le sénateur UMP Del Picchia, représentant des français de l’étranger, constituerait une amélioration par rapport à la situation actuelle. Il n’est pas mauvais de revenir sur les textes, celui de 1962 et celui de 1976.

Je crois que les arguments sur la transparence sont décalés. Pourquoi le choix de choisir tel ou tel candidat devrait-il être public ? Il me semble que ceux qui défendent cette thèse de la transparence ne mesure pas bien la différence entre la position d’un parlementaire qui vote publiquement une loi et celle d’un maire d’une commune 350 habitants qui est connu par tous les habitants depuis des lustres et qui ne se sent qu’une liberté très limitée sous surveillance sur tout ce qui est politique.

La loi actuelle met la pression sur les élus des petites communes, pas sur les élus des grandes. Au-dessus de 3500 habitants, rares sont les maires qui ne sont pas marqués politiquement et la loi actuelle ne pose pas de problème. Elle laisse toute tranquilité aux deux grands partis politiques et dans une moindre mesure à quelques autres, comme aux maires des grandes communes. Mais il ne faut pas oublier que 25 000 communes ont moins de 700 habitants. Ces communes ne réunissent que 5% des français mais représentent 60% des parrains potentiels. Est-ce que votre oncle ou votre cousine, maire du village, doit être soumis(e) à cette « transparence » ? Est-ce un(e) responsable politique ?

La publication des parrainages au JO a créé des difficultés dans plusieurs petites communes en 2002, comme par exemple à Mareuil. Ce système des parrainages pose effectivement un problème de séparation des pouvoirs, comme le dit Jean-Brice ci-dessus, mais ce n’est pas à proprement parler au niveau de la distinction entre exécutif et légistatif que cela se passe. Ce système donne un pouvoir de pression assez discutable au bénéfice des groupes politiques dominants, y compris et peut être surtout au-travers de l’administration préfectorale, sur les petites communes.

Au demeurant, on peut se demander en quoi les maires ont une légitimité particulière par rapport à une élection présidentielle pour intervenir dans la sélection des candidats.


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