La sympathie qu’éprouve pour la Russie Poutinnienne certaine personnes de gauche pose de nombreuses questions.
Ces gens nous enferment encore aujourd’hui dans des débats sur la nature du système lénino-stalinien. Était-ce une forme de socialisme, de gauche ou des accidents liés aux personnalités et au contexte (guerre civile puis mondiale) Ce totalitarisme génocidaire peut il être comparé au Nazisme ou non.
Le vrai débat n’a pas lieu qui devrait porter sur la nature de gauche du Krouchevo Brejnevisme voir du Poutinisme actuel et leurs parentés avec la gauche contemporaine.
Voila des gens qui ont mis et mettent en acte les grands projets qui ont toujours caractérisé la gauche. Renationalisation de la propriété privée des moyens de production, contrôle absolu sur les médias, privilégient idéologiquement le service public, mais avec une approche d’appropriation par les agents de leurs administrations. Imposent au système éducatif des vérités officielles, sont résolument hostiles à l’alternance démocratique au nom de leur légitimité ontologique. Considèrent que tous les coups sont permis dés lors que c’est leur bon combat, ne tolèrent la société civile qu’encadrée, subventionnée contrôlée par l’état sous la forme « d’acteurs sociaux » labellisé par le pouvoir. Investissement massif dans la recherche publique.( voir la bombe)
Seule différence notable, plus d’investissement dans le maintient de l’ordre que dans l’éducation. Mais il faut dire que la base sociologique du régime est plus composée des premiers qu’en France ou la gauche est plus enseignante et chercheuse. D’autre part, en URSS les « organes » ont toujours eu une vocation « pédagogique et politique » marquée.
Un parallèle pourrait être fait entre la période Miterrand 2 dont la politique se définissait comme un ni-ni, et la stagnation Bréjnévienne. La sortie du socialisme stagnant par le socialisme oligarchique à la Poutine peut elle nous enseigner quelque chose sur l’avenir de notre gauche ?
Comme le remarque très justement Minc, l’antiaméricanisme est un bon marqueur de l’inconscient anti démocratique. Mais au-delà de l’antiaméricanisme, l’attirance d’une certaine gauche pour l’autoritarisme oligarchique et bureaucratique Poutinien est peut être révélateurs de son projet de société. On serait curieux de connaître leur opinion sur l’expérience chinoise dont elle s’inspire. Un socialisme politique avec une économie au marché « pur et sauvage » et pas du tout libéral puisqu il n’y a ni démocratie politique ou associativo civile, ni médias indépendants, ni réel état de droit qui sont les vrais caractéristiques du libéralisme.