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Commentaire de Halman

sur Crash d'un DC-9 en Thaïlande : des atterrissages à tout prix


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Halman Halman 18 septembre 2007 13:53

Vous avez remarqué vous aussi ces dernières années, le nombre de crashs par erreurs de pilotage ?

Entre un copi de DC9 de gamin de 20 inexépérimenté ans qui ne s’entend pas avec son commandant de bord, des pilotes d’A320 africains qui ont de gros problèmes de communication et qui se méprènent sur les manoeuvres à éxécuter, des pilotes canadiens qui pendant plus de 40 minutes papotent de savoir si ils ont eu une formation pour leur panne, qui passent un temps fou à consulter les check lists, qui discuttent tranquillement avec la tour pour savoir si au sol ils ont une idée de ce que peut être cette panne, pendant que les réservoirs de kéro se vident dans l’atmosphère sans qu’ils prennent la moindre décision, qui ne daignent se réveiller que lorsque les quatre réacteurs s’arrettent en même temps, entre les cdb qui se croient obligés d’atterrir malgré que n’importe qui se rend compte que le crash est inétable au lieu de remettre les gaz et de revenir se poser plus tard, entre des pilotes qui n’hésitent pas à décoller avec des appareils qui perdent un réacteur en vol, et j’en passe et des comiques du genre de certains qui ont des lubies passagères mais destructrices du genre de ne plus pratiquer la manoeuvre d’arrondi à l’atterrissage et de détruire systématiquement le train d’atterrissage, et j’en ai des pages à vous raconter !

Ah ces pilotes de ligne.

Même dans les aéro clubs, quand un pilote de ligne se met à parler pilotage, on se demande si ce n’est pas vidéo gag tellement c’est hallucinant et on se mare tous !

J’ai fais du vol à voile pendant 5 ans. Nous avons eu quatre destruction de planeur en vol dont une mortelle. Devinez qui il y avait à chaque fois au commandes ? Et oui, un pilote de ligne. Jamais un pilote de chasse (malgré que dans le club nous en avions une vingtaine) ni un pilote de club du dimanche.

Il y en a un lors d’un vol en montagne, en vol d’onde, surpris par la nuit, il a vu une zone plus claire au sol, il a cru à une vallée, il a foncé, c’était un glacier ! Hélas tué sur le coup, et les ailes du planeur de se détacher et de descendre le glacier comme des skis et d’exploser dans une bergerie, tuant plusieurs pauvres moutons. Cela faisait une heure que mes copains pilotes de chasse étaient avec lui à la radio pour le guider dans sa navigation. Môssieur n’en a fait qu’à sa tête et à préféré foncer vers le glacier plutôt que d’écouter les conseils des gens expérimentés au sol qui connaissaient la zone et les conditions ! On a retrouvé sa carte. Il avait préféré calculer de tête ses caps, la fatigue et le stress le faisant se planter de 45 à 90 degrés à chaque calcul...

J’ai volé deux fois avec un cdb (commandant de bord) en planeur biplace, le genre « j’ai 3700 heures de 727 voyez vous ! » tout en tripotant sa moustache. Et bien voyez vous, j’ai dû sauver nos peaux lors de ces deux vols parce que môssieur expérimentait une technique de pilotage aux instruments (en planeur !!!!!), le nez sur le tableau de bord, et n’avait pas vu l’autre planeur qui nous aurait percuté si je n’avais pas pris les commandes et exécuté un évitement brutal qui l’a reveillé, le cdb ! Résultat, moi une semaine d’interdiction de vol pour me calmer, et lui interdit de vol à voile à vie.

J’en ai à vous raconter des comme ça, mais des romans à faire !

Des qui vous expliquent pendant des heures convaincus que la dizaine d’heures de voltige qu’on leur impose pendant leur formation pré Enac est inutile et dangeureuse. Véridique ! On croyait qu’il blaguait ! C’est vrai quoi, savoir sortir de vrille c’est inutile, être habitué aux conditions de vol extrèmes cela ne sert à rien !

D’autres qui vous expliquent que 800 mètres de piste en béton c’est encore trop juste pour faire décoller un Rallye du même type que nous utilisons pour faire décoller nos planeurs sur une piste de 500 mètres en herbe. Et ils sont sérieux ! On était 5 a avoir entendu ça (un pilote de chasse, une championne du monde de vitesse en planeur, une jeune pilote surdouée, un ancien pilote de chasse de la guerre de 39/40 et moi qui rêvait d’être un futur pilote de notre navette Hermès), on s’est tous pincés pour savoir si on ne rêvait pas. Notre chef pilote me dit « tu prend le ch, je prend le blick » (nos avions remorqueurs). On part faire le tour de piste de chauffe des moteurs. Lui nous fait un décollage à la Mirage en 200 mètres, moi je fais ce que je peux avec le vieux remorqueur à moteur poussif en 300 alors que le chef avait le remorqueur tout neuf. Evidement les deux gars qui avaient sorti l’énormité de nous voir à travers la baie vitrée du club house. On revient. Le chef crie à tout le monde « ah oui, c’est bien des Rallye nos remoqueurs qu’on arrache en moins de 500 mètre avec un planeur, j’avais comme un doute tout à l’heure ! ». Et les deux élèves de l’Enac de nous regarder mauvais et de foutre le camp.

Un autre qui débarque en crise dans le club house et qui vire par la fenetre tous les journaux d’aviation qui parlent aviation militaire et astronautique. Faut pas chercher à comprendre. D’ailleurs dès qu’il est sorti, les conversations on repris comme si rien ne s’était passé.

Un autre qui nous explique que le hud (écran transparent au dessus du tableau de bord qui affiche les données de vol) sur un A320 c’est de la connerie même si on lui montre un article d’Air et Cosmos expliquant que le hud sur les avions de ligne avait permi d’éviter un tiers d’accidents à l’atterrissage...

Un autre qui nous dit qu’il voit des ovnis en vol mais qui ne le dit pas à sa hiérarchie pour ne pas être arreté de vol...

Un qui essaie un avion de tourisme américain, un Mooney. Un rolls ultra moderne à côté de nos Robin de l’époque. Panne moteur à 700 mètres d’altitude. Les passagers à l’arrière qui me racontent après coup que c’est le gars à coté de lui qui a pris les commandes et qui a posé l’avion dans un champs. Et une fois posé, il a fallu dire au cdb « eh oh, ça y est, on est posés ! » : il était toujours en train de chercher la check list pour trouver la procédure d’atterrissage sans moteurs sur cet avion... Ce soir là ils ont tranquillement vidé une bouteille de Champagne chacun pour oublier...

Un autre qui fait des scandales et ameute les journalistes parce que des Mirage sont passés 5 km derrière son Airbus.

Un autre lors d’une course de vol à voile européenne n’hésite pas à aller titiller la frontière russe en Pologne et qui est très étonné que des Mig 23 soient venus lui faire peur en tirant au canon à côté de lui. Qu’est ce qu’il s’imaginait celui là, en pleine guerre froide, être reçu avec le caviar et la Vodka ?

Un élève de l’Enac qui systématiquement se met à tourner dans les ascendances dans le sens contraire des autres planeurs, provoquant paniques et mises en vrilles pour l’éviter malgré ses interdictions de vol régulières par le chef pilote, mais non, ça le fait marrer et il recommence 1 mois après...

Un King Air de l’Enac qui me frole en planeur sans m’avoir vu. Pendant une fraction de seconde je vois très clairement le pilote le regard sur le tableau de bord, il n’a même pas daigné regarder dehors voir s’il n’était pas seul dans le secteur avant de virer sec pour faire sa prise de terraim avant d’atterrir...

Un autre qui provoque le crash d’une jeune pilote le jour de son lacher en solo au moment de son atterrissage. Plutot que de remettre les gaz à l’atterrissage, il a viré sec à droite, la dérive de son avion touchant le nez du planeur qui se posait parallèlement sur sa droite. La pilote indemne mais qui met tout de même deux semaine avant de retrouver la parole, psychologiquement choquée.

Un autre qui éteind sa radio VHF parce que le bruit de fond lui fatigue les oreilles et bien sur il n’entend jamais ses messages radio...

Un autre qui s’aligne sur la piste pour décoller sans voir qu’un autre avion était en finale prèt à atterrir et qui a remis les gaz in extremis.

Un autre qui part pour une navigation Le Mans, Orléans, Chateauroux et qui se pose... à Evreux... Un de ses collègues me dit que ce n’est pas la première fois mais que si on l’interdit de vol il fait une dépression... Je reste sidéré. Je cherche encore à comprendre comment c’est possible 25 ans après...

Un autre qui décide comme ça, un coup de tête, de poser son 747 sur la base militaire de Villacoublay au lieu d’Orly... Il n’avait pas de panne technique...

Deux autres qui font leur point fixe moteurs en Beechcraft King Air à fond devant le hangar des planeurs ouvert provoquant des centaines de milliers de francs de dégats et manquant de blesser le chef pilote qui a manqué de se prendre un bout d’aile de planeur dans la tête qui a été exploser contre un mur.

Un autre qui a failli se poser en oubliant de sortir le train d’atterrissage, il a fallu qu’on se mette à deux sur la piste devant lui pour lui faire des signes, finalement au dernier moment il nous a vu et a remis les gaz. Discussion extremement animée ensuite dans le bureau du chef pilote... Le train d’atterrissage n’était pas en panne, vérifications faites...

Un autre qui avait pris pour habitude de nous laisser son planeur à nettoyer, déséquiper, ranger dans le hangar et d’aller tranquille faire son heure d’équitation après sa petite heure de vol malgré un temps a rester en l’air jusque dans la soirée... Ce cinéma n’a duré que quelques jours avant que le chef pilote ne s’en mêle. Du coup le gars a changé son planning et c’était samedi équitation et dimanche vol à voile et pas les deux le même jour.

Un autre qui a passé l’après midi dans une chambre du club house avec une péripatéticienne pendant que son épouse faisait son épreuve de vol de 5 heures pour son Brevet de pilotage D.

Et celui qui, au roulage avec un avion remorqueur décide de couper court pour rejoindre la piste, résultat, une hélice explosée et un bâtit moteur plié parce que môssieur a voulu faire de l’avion cross dans la partie du terraim non entretenue, faisant voler en éclat des buttes et des mottes de terre avec l’hélice.

Un soir après les vol, au club house un d’eux discutte avec notre président de club. Et dans un silence on entend un « oh moi oui, pour un million de dollars de largue une bombe atomique où on me le demande ». Le zident, sidéré mais toujours très maitre de lui « vous faites quoi ? ». Le fou répete. Seulement voilà, attablés derrière lui il y avait une bande de pilotes de chasse, des pilotes de Jaguar, de F1 et de Mirage III. Ils se sont levés. Sans dire un mot. Et avant que quiconque ait eu le temps de dire ouf, le gars s’est retrouvé propulsé à travers une fenetre et a atterri durement sur la dale en bitume du tarmac parmis les éclats de verre. On ne l’a plus jamais revu.

Le jour où je fais les baptèmes de l’air de mes deux neveux. Après le vol où je leur ai fait visiter les alentours de Nantes, au club house, dégustant un jus de fruit. Un colosse débarque dans le club house et hurle un « je suis d’astreinte ce week end, on va surement me biper ! » Toutes les conversations s’arretent à toutes les tables, tout le monde le regarde, agacés. Je demande « c’est un médecin ? ». On me répond « non c’est un pilote de 747 il peut être appelé en urgence d’un moment à l’autre pour un vol supplémentaire ». Et les conversations de pouvoir recommencer malgré le cdb 747 qui parle plus fort que tout le monde. Saoulant.

Et encore bien d’autres de cet acabit

Heureusement ils ne sont pas tous comme cela, mais quand même, on préfère les éviter en l’air, et quelque fois au sol aussi...


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