Si. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Cela contribue à augmenter les inégalités, point abordé par l’article. Mais cela démolit aussi, et vous avez raison de le souligner, l’argumentation de l’OCDE.
En effet, quand une entreprise délocalise, les salaires sont à l’arrivée plus faibles. Cela se traduit en petite partie par une baisse de prix, ce que Greenspan appelle « l’effet désinflationniste ». Mais cela se traduit surtout par une baisse globale de la masse salariale et une augmentation des profits de l’entreprise, pour une raison toute simple : si ce n’était pas le cas, elle ne le ferait pas.
Nous avons alors moins de revenus salariaux et plus de profits pour l’entreprise, ce que j’appellais précédemment « avantager les revenus du capital par rapport à ceux du travail ».
Or toute consommation a une origine salariale. La baisse globale des salaires induit une baisse globale de la consommation, donc des profits. Alors que les rentabilités semblent conjoncturellement exploser, elles ne survivent en fait que par l’endettement croissant des pays délocalisateurs, et typiquement les Etats-Unis et la France. Marx avait très bien décrit tout cela il y 150 ans.
L’augmentation des inégalités est également facteur de baisse de la demande : en effet, autant les revenus peuvent être répartis aussi inéquitablement qu’on le souhaite, autant les besoins de consommation ne le peuvent pas.
Nos establishments occidentaux sont en train de flinguer leurs économies, sous prétexte d’aider les PVD mais en fait à leur seul profit personnel, le tout dans une ambiance religieuse dont les temples sont l’OCDE, l’OMC, le FMI, la BM, et les prêtres des gens comme Mme Lagarde.