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Commentaire de Yannick Harrel

sur Sortie d'hibernation pour l'ours Russe


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Yannick Harrel Yannick Harrel 20 septembre 2007 04:28

@Nemo

Bonjour,

Tout d’abord, merci d’avoir pris non seulement le temps de lire mon article mais aussi d’y avoir répondu de façon aussi circonstanciée smiley

Je vais clarifier certains points que vous soulevez :

* Je n’élude pas le fait que ces démonstrations de force fortement médiatisées soient une volonté d’indiquer le chemin à suivre par le Président Russe actuel à son successeur et que l’optique électorale soit absente. Seulement, je ne suis pas convaincu par certains commentateurs qui ne cautionnent que cette seule perspective. Si à court terme je puis leur donner raison, je reste persuadé qu’à moyen et long terme c’est un projet plus global de retour de la Russie sur l’échiquier mondial qui s’annonce.

* Pour les interventions Américaines dans le monde, effectivement les arguments empreints de générosité apparente (exportation de la démocratie clef en main ; droits de l’homme) cachent parfois des objectifs plus... vénaux. Les Etats-Unis obéissent à une logique propre à tous les pays assumant partiellement ou totalement la conduite des affaires du monde. Realpolitik...

* Vous avez entièrement raison : les responsables du Pentagone et de la Maison Blanche pratiquent un jeu diplomatique et militaire plus subtil qu’en apparence avec ce bouclier antimissile, et réussissent à faire passer les Russes pour de dangereux va-t-en guerre. Ces derniers n’ayant dès lors qu’un choix très binaire : ne rien faire ou réagir. En outre, l’on constate aussi combien l’Union Européenne reste un tigre de papier sur le plan international puisqu’elle n’a jamais été consultée quant à l’installation de cette ligne de défense sur SON territoire ! Toutefois, la proposition d’utiliser le radar de Gabala (et non Garbala comme je l’ai écrit dans l’article, mea culpa) me semble être une initiative assez bien vue de la part du Kremlin : un refus net des Américains aurait dévoilé leur jeu au vu et su de tous, du coup les Russes ont repris (temporairement) la main à ce petit jeu.

* Pour la politique panslaviste dans les Balkans, nos opinions se rejoignent et ne sont en rien contradictoires. Moscou craint effectivement un jeu de dominos sur son territoire et dans le « proche étranger » en cas d’indépendance unilatérale du Kosovo vis à vis de la Serbie (à ce titre, les Européens feraient bien de réfléchir à deux fois avant de soutenir un peu lestement ce principe) mais la Serbie est aussi un allié Slave traditionnel de celle-ci dans les Balkans et elle s’en est souvent servie pour ses propres desseins. A notre époque contemporaine, la Russie de Poutine recommence à se servir de cette politique pro-Slave, non sans arrière pensée la ramenant dans son propre pré-carré évidemment, mais aussi comme une volonté de montrer que si la Russie dit NON, alors d’évolution il n’y aura pas.

Une fois encore, soyez remercié de votre commentaire et de sa qualité.

Cordialement


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