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Commentaire de Tristan Valmour

sur Un Houillon, deux Peyrat ?


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Tristan Valmour 22 septembre 2007 22:33

M. Bilger,

C’est plus le citoyen en quête d’absolu que le citoyen « intelligent » qui s’exprime. Nourri de liberté, d’égalité et de fraternité, je ne puis me satisfaire d’observer le crépuscule de la République, vendue aux plus offrants, aux puissances occultes de l’argent, aux cercles de pouvoir qui agissent pour le compte de quelques-uns. Car les composantes de la République - comme la justice - menacent leur empire.

Voilà pourquoi la profession que vous incarnez est en danger et sera invariablement livrée à l’opinion manipulée. Déjà, les peines plancher, l’automatisation de la sanction - et la déshumanisation qui en découle - écornent votre pouvoir discrétionnaire et humain.

L’indépendance des magistrats a sans doute progressé jusque là, mais j’observe (je n’ai certes pas, en ce domaine, une position d’observateur privilégié) un recul, tant les assauts de notre nouveau ministre de la justice, associés aux médias complaisants, semblent imperceptiblement la remettre en cause. Et chaque erreur judiciaire - regrettable mais humaine - sera exploitée pour inféoder et emprisonner la justice.

Il m’est arrivé de préparer des étudiants à l’ENM (pour la culture générale), comme de converser avec certains magistrats. J’ai pu mesurer leur probité, leur dévouement et leur amour de la justice, servis par une intelligence remarquable. Je ne me méfie pas d’eux mais des hommes politiques et des financiers qui, pour un grand nombre, ne partagent pas ces vertus tant les intérêts particuliers dépassent l’intérêt général.

Tenez bon car si d’ordinaire un juge vaut deux avocats, il en vaut plus si l’un d’entre eux est Président de la Ripouxblique.

Avec mes sincères amitiés.

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