Excellent article, doté d’une excellente pédagogie économique et financière !
Ceci dit, n’occultons pas les faits qui sont que la situation financière de la France, si elle n’est pas « en faillite », réduit les marges de manoeuvre du Gouvernement, surtout s’il se base sur une croissance forte pour réduire ses déficits. Les 3 derniers gouvernements (Raffarin, Villepin et Fillon) ont toujours réglé les mauvais leviers pour régler des déficits qui semblent a priori pas si difficiles à combler : en gros, on baisse les impôts et on espère que la croissance sera suffisamment bonne pour compenser cette baisse. Et cela, sans rien faire sur les fondamentaux économiques, à savoir l’emploi et la production...
Ce qui m’énerve plus que cette histoire de « faillite ou pas » du pays, c’est le fait que la droite refuse de prendre en responsabilité ces déficits colossaux depuis leur retour au pouvoir en 2002 ; pas un ne parle de la dette sans rajouter : « depuis 25 ans ». Or Lionel Jospin et son Gouvernement (avec l’aide de la conjoncture il est vrai), avaient réussi à réduire les déficits et à maintenir la France dans les quotas de Bruxelles. La situation actuelle de la France, outre la conjoncture moins bonne qu’à la fin des années 1990, est dûe en particulier à tous les cadeaux fiscaux accordés par les divers gouvernements de droite depuis 2002 à leur électorat (notamment les milieux d’affaires et les médecins) et toutes les subventions apportées aux « lobbies » pour acheter leur silence et l’arrêt de mouvements sociaux.
Et le pire, c’est qu’après Nicolas Sarkozy et la droite actuelle déclarent que la faute est à tout le monde, sauf eux ; le Président déclare même qu’on dispose d’une « cagnotte secrète » de 30 milliards liées aux fraudes diverses d’impôts et à la Sécurité Sociale. Quand on repose à ce point la faute de la dette sur le dos des autres, c’est vraiment que leur politique de réduction de la dette ressemble autant au néant qu’un trou noir... C’est comme quand on gagne au loto et qu’on espère 1 million, mais que finalement on revient avec 20.000 € : c’est bien, mais c’est pas autant le Pérou qu’on l’espérait...