Je vous suivrez sur votre position, à condition que vous, précisiez qu’une des conditions de la faiblesse des pays arabo-musulmans tient à la manière traditionaliste ou littérale dont la religion est vécue et pratiquée par le plus grand nombre des croyants de l’Islam (ce que vous ne semblez pas contester).
Mais il est juste de dire que la prégnance de cette manière traditionaliste tient aussi à la faiblesse, voire à la misère relative persistante des populations arabo-musulmanes, face aux pays capitalistes (et impérialistes) développés ou en voie de développement, populations opprimées par leurs propres gouvernements qui instrumentalisent (en toute rigueur je devrais mettre un singulier, mais la correction en de domaine se perd), la religion pour maintenir leur domination sur elles, qui n’ont plus, comme on dit, d’autres saints à qui se vouer si ce n’est aux idoles de la consommation dont elles sont peu ou prou exclues.
Cercle vicieux donc les populations musulmanes ne pourront sortir que par l’effet d’un vaste mouvement de critique à la fois interne et externe, plus interne qu’externe à mon avis, de la tradition religieuse ; bref le développement d’une philosophie des lumières au sein même de l’Islam jusqu’à la remise en cause de la vision traditionnelle, à savoir politico-religieuse de l’Islam, m’apparait comme la condition idéologique principale de cette sortie de la tradition religieuse stérilisante comme cela a été le cas pour le christianisme.
Aux intellectuels d’origine islamique (et non pas islamiste) de faire courageusement ce travail critique interne indispensable de sortie du théologico-religieux...