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Commentaire de Wlad

sur Que faire des classes prépas ?


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Wlad Wlad 28 septembre 2007 12:47

Honnêtement, je suis très dubitatif.

Tu évoques la nature des CPGE « auto-entretenues » pour justifier un déficit d’élèves « issus des classes sociales défavorisées » ; pourtant, dans mon lycée (en Meuse, ce qui ne nous classe pas parmi les plus prédestinés à la prépa si on suit ton raisonnement du système auto-entretenu), même si pas mal de gens ne venaient pas de classes particulièrement aisées, nos profs nous poussaient fortement à nous inscrire en prépa, arguant que nous n’avions rien à y perdre (je vais revenir sur ce point plus loin).

Ceci a permis à de nombreuses personnes de ma terminale de se retrouver dans des CPGE parmi les plus prestigieuses : Ste-Geneviève, Fabert, Poincaré... J’ai moi-même atterri à Louis-le-Grand, alors que je ne faisais pas partie du système (personne dans ma famille n’avait fait de prépa avant moi).

Je ne pense donc pas qu’il y ait besoin d’une réforme telle que tu la présentes.

Par ailleurs, certains points m’étonnent :

_« Un moyen de rendre les classes préparatoires plus accessibles et plus égalitaires seraient de les intégrer aux universités : une première année d’université (Licence 1) commune à tous les lycéens quelle que soit leur origine, année de formation générale, à l’issue de laquelle, les étudiants pourraient intégrer une deuxième année spécifique de préparation aux concours (niveau L2). » Quel intérêt ? Le but de la sup est, bien plus que d’enseigner des connaissances, de transmettre aux élèves une méthode de travail et une rigueur qu’on ne retrouve pas dans la façon universitaire de travailler. Si l’élève acquiert durant sa première année des réflexes « universitaires », inutile de proposer une 2ème année de bourrage de crâne ! A ce propos, un point-clé du succès en prépa est le travail collaboratif, pas assez mis en avant par les CPGE. Ta proposition aide-t-elle à développer cet aspect ? Pas sûr, car l’avantage d’une prépa est de connaître tout le monde dans ta classe (je sais que j’idéalise un peu, mais ça s’est passé comme ça pour moi), alors qu’à la fac...

_« proposer des cursus universitaires cohérents où les étudiants ne réussissant pas au concours des grandes écoles pourraient naturellement poursuivre leurs études dans les filières classiques de l’université » C’est exactement à ça que sert la double inscription, proposée par de nombreuses prépas : l’issue de la sup est considérée comme équivalente au niveau L1, pour peu que l’élève passe un examen d’équivalence (une formalité). Il est donc tout à fait possible de repartir en L2 après un an de prépa.

_« rapprocher le monde de la recherche universitaire et le monde des grandes écoles, par une formation en CPGE moins théorique, plus au contact des laboratoires de recherche » Pas faux, si on considère l’enseignement de chimie prodigué en CPGE. Toutefois, les « meilleurs des meilleurs », en prépa scientifique, visent soit l’X, soit l’Ecole Normale, qui est un sacré vivier d’aspirants chercheurs ! D’ailleurs, maintenant que j’ai intégré une école d’ingénieurs, je suis incroyablement surpris par la quantité de mes camarades qui suivent un master en 3A ou partent en thèse, pour s’être découvert une vocation pour la recherche !

Tu vois, tout n’est pas perdu !


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