« Les plus ridicules d’entre eux sont probablement les esperanteux, dont l’unique argument peut se résumer à »Ouin, c’est pas juste, ça favorise ces salauds d’anglais/americains !« . »
C’est pas tout à fait ça...
On peut distinguer deux types d’arguments pour ou contre une langue donnée :
- les arguments intrinsèques : les caractéristiques propres d’une langue : syntaxe, formation des mots, richesse de l’expression, orthographe, prononciation...
- les arguments extrinsèques : la langue est-elle beaucoup parlée ? Est-ce la langue des milieux économiques ? Des milieux scientifiques ?
Les arguments en faveur de l’anglais sont essentiellement de ce dernier type : l’effet réseau, le poids de l’anglais dans le monde économique... L’auteur en fait abondamment la promotion.
Les principaux arguments des espérantistes sont au contraire de type intrinsèque : ils mettent en avant la régularité de l’espéranto à tous les niveaux (formation des mots, prononciation, intonation... ), la simplicité qui en résulte, la richesse d’expression que permet le caractère combinatoire de cette langue.
Il est certain qu’une langue (bien) construite l’emporte sur ce terrain par rapport à toute langue naturelle formée et déformée par les aléas de l’histoire. Et ces arguments intrinsèques resteraient valables même si tout le monde sur Terre parlait anglais.
On est donc loin de « Ouin, c’est pas juste, ça favorise ces salauds d’anglais/americains ! » comme unique argument.