Erasmus,
pourriez-vous m’expliquer où vous voyez une argumentation ?
« Une réforme de la justice qui n’a pas avancé d’un pouce en 20 ans, »
parler de réforme ça fait chic, ça fait intelligent, ça donne l’impression d’appartenir à « la France qui sait ce qu’il faut ». ALors puis-je me permettre de demander réformer pourquoi ? et dans quel sens ?
« Une justice qui traverse dans notre pays une crise de confiance sans précédent. 70 % des français pensent qu’elle fonctionne mal, 53 % pensent que ça s’aggrave. »
Là, effectivement il y a un argument, la « crise de confiance » entre les citoyens et la justice. Dépénaliser le droit des affaires et pénaliser la déficience mentale est-elle le bon moyen de rétablir cette confiance ? Parmi ces 70% de français qui pensent que la justice fonctionne mal, pensez-vous qu’il y ait un consensus sur les dysfonctionnements supposés ? Pouvons-nous penser que beaucoup de ceux-là trouvent la justice trop dur avec eux et trop laxiste avec les autres ?
« Une justice qui fonctionne si mal qu’il a fallut mettre en place une commission de parlementaires en 2006 suite au désastre d’Outreau. »
Le désastre d’Outreau était-il seulement l’échec de la justice ? Où aussi celui de l’ensemble de la société qui voulait qu’on lui désigne vite des coupables à lyncher sur la place publique ? Rappelons nous de la Voix du Nord donnant en pâture les noms des suspects à une opinion avide de vengeance, avant une fois l’erreur judiciaire avérée de lyncher le juge d’instruction. A voir les réactions à chaque nouvelle affaire pédocriminelle, j’ai bien peur qu’un « Outreau bis » pourrait bien nous péter à la gueule un de ces jours.
« Je les dérange car je connais le fonctionnement des institutions. (...). Je respecte le droit mais pas les mauvaises habitudes. Si les Français savaient ce qui se passe au CSM ! »
Ah oui, qu’est-ce qui se passe ? des parties fines ? des soirées sado-maso ? un complot judéo-maçonnique ? Des dessous de tables ? Il est inquiétant qu’une magistrate tente de discréditer l’institution qu’elle représente par des allusions voilées, des sous-entendus tellement vagues que chacun peut laisser divaguer son imagination et projeter tous ses petits fantasmes malsains. Les populistes en général, les fascistes en particulier adorent ce genre d’allusions.