Il est probable qu’au dixneuvième siècle les thèses d’émile Mourey auraient connu un franc succès lorsque la troisième République se cherchait des ancêtres plus fréquentables que ces Francs décidément trop catholiques.
Imaginer une Gaule unifiée, au pouvoir fort et centralisateur, une culture directement issue du monde grec, des villes, des constructions en pierres.... je suis certain que jules Ferry aurait adoré.
Le problème est que tout cela ne résiste pas à l’analyse historique. L’archéologie dit le contraire et aucune source écrite sérieusement étudiée ne va dans le sens des thèses de Mourey.
Ceux qui félicitent l’auteur pour ses articles apprécient sans doute son érudition mais ne mesurent pas à quel point il pratique l’Histoire avec une absence totale de méthodologie.
Ses articles sont des rêveries obsessionnelles qui doivent occuper ses longues journées de retraité. Il n’ont que l’apparence de la scientificité .
Je me demande parfois pourquoi Mourey a décidé de se la jouer « seul contre le monde entier » car il va sans dire qu’aucun historien ne valide ses assertions.
Peut-être a-t-il décidé de s’inventer un destin par le biais de ces pauvres gaulois qui ne lui avaient rien demandés.
Quand j’imagine émile devant son ordinateur drapé dans une digne posture de visionnaire maudit un peu pathétique, j’éprouve de la sympathie pour le personnage.
C’est peut-être cela la fonction d’Agoravox : permettre à des gens seuls, un peu cinglés de rester en contact avec les autres.