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Commentaire de Céphale

sur Que faire des classes prépas ?


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Céphale Céphale 30 septembre 2007 18:08

L’auteur de l’article, qui a fait Normale Sup, ne peut pas être taxé de jalousie envers les grandes écoles, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Je ne souhaite pas ouvrir une polémique à ce sujet, mais plutôt expliquer pourquoi une intégration des grandes écoles aux universités n’est pas souhaitable pour l’instant.

BDS69, lisez donc le livre de Laurent Lafforgue qui vient de paraître, « La débâcle de l’école », et vous comprendrez pourquoi la proportion d’élèves issus des milieux populaires est tombée de 20% en 1985 à 9% en 2005. Un long chapitre contient des témoignages de professeurs de physique dans quelques universités et grandes écoles d’ingénieurs. C’est accablant ! Les étudiants n’ont plus aucune maîtrise de la langue française et ont de grosses lacunes en mathématiques. Devant un problème de physique, ils n’ont plus l’autonomie et l’esprit de synthèse que possédaient leurs ainés.

Quelques étudiants font exception à ce triste constat. Ce sont ceux qui, de l’école primaire à la terminale S, ont constamment été aidés par leurs parents et leurs grands parents. S’ils ont de bonnes aptitudes, ils ont eu le bac avec mention TB et ont intégré une grande école. Vous me direz que c’est de l’élitisme. Hélas oui.

BDS69, vous dites que les CPGE représentent un milieu fermé. Il n’est pas fermé au sens de Pierre Bourdieu, comme une « noblesse d’état », mais il est replié sur lui même en raison de l’incompréhension entre les étudiants des grandes écoles et ceux de l’université, les uns maîtrisant encore assez bien la langue française et les mathématiques, les autres ne les maîtrisant plus du tout.

Devant un tel désastre, je pense que l’élitisme est nécessaire à court terme, afin de sauver ce qui peut encore être sauvé.

L’urgence absolue est de rétablir un bon enseignement du français et des mathématiques dès l’école primaire. Ceux qui ont tout détruit, les « cognotivistes » de l’Education Nationale, ont annoncé ouvertement il y a vingt ans qu’ils voulaient « rompre avec le passé ». Grande réussite : ils ont mis en place un système maoïste caractérisé par la médiocrité et le mensonge.

Ce n’est qu’après le rétablissement d’une école transmettant de solides connaissances qu’on verra remonter la proportion dans les CPGE des élèves issus de milieux populaires. En commençant dès maintenant, les premiers résultats n’apparaîtront que dans dix ans. C’est alors qu’il sera intéressant de rapprocher davantage l’université et les grandes écoles.


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